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CONSEIL DE L'EMPLOI, DES REVENUS ET DE LA COHESION SOCIALE (1)
Président : Jacques DELORS
Membres : Marie-Thérèse JOIN-LAMBERT,Déléguée de la France à l’OIT
Présidente de l’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale.
 Oui, ici !
 Le Conseil a approuvé le présent rapport le 7 février 2001.

ACCÈS À L'EMPLOI ET PROTECTION SOCIALE
Résumé annoté
.
Conseil : commencez par les notes (salées) avec liens bi-directionnels.

I - Emploi et rémunération des travailleurs peu qualifiés p33
II - Populations à bas revenus p55
III - Rémunération du travail et justice sociale p67
IV - Les instruments de soutien aux bas revenus p83 (Prime pour l'emploi et ACR).
V - Favoriser l’accès à l’emploi des personnes peu qualifiées p105
Bibliographie p129, Glossaire p133 , Liens de Bas de page ]

Travaux statistiques et études économiques : Insee, Dares et Drees, ANPE, Unedic, Commissariat du Plan [rapport de J-M. Belorgey , «Minima sociaux, revenus d’activité, précarité», 07/2000 ; ], Université d’Evry, rapport de Jean Pisani-Ferry, «Plein emploi» (12/2000, Conseil d’analyse économique), ambassades pour les expériences étrangères. [ces 2 rapports sont téléchargeables à la page "MotivéEs" ]

OBJECTIFS : Aménager les prélèvements et les transferts sociaux pour accompagner l’accès à l’emploi, améliorer les dispositifs d’aide au retour à l’emploi, renforcer la protection sociale des plus démunis.

p7 [cf. p56] Le SEUIL DE PAUVRETÉ est défini (2), dans les pays européens, comme une fraction du niveau de vie médian. L’Insee retient 50% du revenu médian, l’Office statistique des communautés européennes, Eurostat, retient *60%.]
En 1996, selon l’enquête «Revenus fiscaux», le seuil de pauvreté était estimé, pour une personne seule, à 3 500F (*4200) de revenu disponible mensuel (cf seuil CMU); pour un couple, il était de 5 250F et pour un couple avec deux enfants de moins de quinze ans, 7 350F. En 2000, ces seuils seraient de l’ordre de 3 800 (*4560), 5 700 et 8 000 F.

p8 La notion de QUALIFICATION (3) est difficile à cerner. Deux approches sont généralement utilisées. L’une s’appuie sur la formation initiale; elle néglige les effets de l’expérience et de la formation professionnelle [p36 ou de la formation permanente, lorsqu’elle n’est pas validée par un diplôme] qui constituent pourtant un élément essentiel de la différenciation des qualifications effectives. La seconde part des emplois occupés [p36 et s’appuie sur les grandes familles de fonction professionnelle : ouvriers/employés peu qualifiés].

p10 Nécessité d’introduire à la fois plus de (4). COHÉRENCE DANS L’ENSEMBLE de la protection sociale et du prélèvement fiscal, dans la détermination des salaires comme dans l’organisation du travail dans les entreprises.
p17
Les expériences étrangères montrent, dans leurs aspects positifs comme dans leurs incidences négatives, l’importance d’une COHÉRENCE DANS L’ENSEMBLE des politiques menées, entre les politiques macro-économiques, celles visant à faire en sorte que le travail soit rémunérateur et celles accompagnant le retour à l’emploi.

p12 En 1997 le coût (5) budgétaire des CES et CEC s’est élevé à environ 20 milliards de F et celui des CRE/CIE à environ 10 milliards de F. La politique de réduction des charges sociales sur les bas salaires, engagée depuis 1993, (au demeurant adoptée par d’autres pays européens) est la mesure la plus massive (47 milliards de F. en 1997, avant effet des mesures d’aide à la RTT => p48 ).

p19 (cf. p113) La nouvelle CONVENTION UNEDIC, (6) signée entre les organisations patronales et des syndicats de salariés [p28 et certaines organisations syndicales] et approuvée par le gouvernement marque un engagement plus accentué de l’Unedic dans des politiques actives d’aide au retour à l’emploi et une contractualisation des engagements réciproques du régime d’indemnisation et des demandeurs d’emploi. Cette orientation doit être concrétisée notamment par une coordination étroite entre le service public de l’emploi et le régime d’indemnisation. C’est de la capacité des uns et des autres à réaliser un accompagnement des demandeurs d’emploi plus personnalisé et plus approfondi qu’actuellement que dépendra, en effet, l’efficacité du nouveau dispositif.

p21 (& p29, p84) PRIME POUR L’EMPLOI : En termes redistributifs, cette mesure est peu ciblée sur les revenus les plus modestes. En effet, elle n’améliore guère la situation des travailleurs pauvres, [...] l’essentiel des dépenses allant à des ménages d’un niveau de vie assez largement supérieur au seuil de pauvreté.
* l’ACR ou allocation compensatrice de revenu, (Godino, 1999 ; puis J.M. Belorgey [son rapport est téléchargeable à la page "MotivéEs" ] ), ferait en sorte que toute situation de travail rapporte plus que le non-emploi. Son effet redistributif est plus concentré sur les ménages de travailleursà faible niveau de vie.

p25 FORMATION PERMANENTE (7) : Il convient de rééquilibrer le système au profit des salariés les plus fragiles (cf p11) par l'extension du droit individuel à la formation pour aboutir à l’éducation tout au long de la vie, préconisée par le rapport de l'Unesco de 1996. Cette grande réforme doit avoir pour finalité de réaliser l’égalité des chances entre tous les Français. Elle exige [...] un engagement plus prononcé de l’Education nationale dans la formation permanente comme dans l’enseignement par alternance. En attendant une réforme plus profonde de la formation permanente, le chèque éducation (en temps et en argent) corrigerait l’une des inégalités les plus flagrantes de notre système actuel et inciterait les éventuels bénéficiaires à prendre en mains leur avenir professionnel.
p28 il convient de redéployer les ressources de la formation permanente en faveur des publics qui en sont partiellement privés (cf. p44) : les jeunes de 18 à 25 ans, les personnes âgées de plus de 50 ans et, plus généralement, les travailleurs dits peu qualifiés. Le Conseil propose l'octroi d'un crédit éducation à tous les jeunes sortant ou étant sortis de l'école sans diplôme, ou avec le CAP ou le BEPC. Ce "voucher" garantirait -avec un revenu de remplacement- l'équivalent d'un an de formation et pourrait s'ajouter, pour chaque intéressé, à un moment ou un autre de sa vie professionnelle, aux autres possibilités offertes par la loi de 1971, maintes fois modifiée. Ce dispositif devrait être associé à une démarche d’insertion ou de promotion professionnelle.

p29 (& p21, p84) Même le système de la prime pour l'emploi n'aboutit pas à un complément significatif pour les familles nombreuses (cf. p95).
La mesure proposée (une allocation pérenne) devrait s'accompagner d'une réforme de l'ensemble des dispositions relatives à la politique familiale. l'objectif de justice sociale serait mieux assuré par un relèvement des allocations dès le premier enfant, quitte à soumettre l’ensemble des prestations familiales à l'impôt sur le revenu des personnes physiques.

Chapitre I - EMPLOI ET RÉMUNÉRATION DES TRAVAILLEURS PEU QUALIFIÉS p33
[ vers Haut, II (p55), III (p67), IV (p83), _V_ (p105) , Notes , Bas ]

p42 Les emplois atypiques (8) [cf. p56]

p44 Le pouvoir d’achat (9) du SMIC net s’accroît de près de 1% par an, en moyenne depuis 1990. Globalement, la part des faibles revenus salariaux mensuels s’est accrue. Leçons à tirer : renforcer la formation en leur direction (cf. p25-28).

p47 les 35H : loi Aubry 1 => Rémunération mensuelle garantie : indexée sur les prix et la moitié du pouvoir d’achat du salaire mensuel brut ouvrier (SMBO).
p48 Refonte des dispositifs d’allègements de cotisations sur les bas salaires (cf coût p12) : Le nouveau dispositif se compose d’une aide forfaitaire indépendante du niveau du salaire, initialement égale à 4 000 F par an pour chaque salarié et d’une ristourne de cotisations sociales dégressive jusqu’à 1,73 fois le Smic. Le montant de l’exonération est calculé sur la base du salaire soumis à cotisations et est plafonné à 1 818 F par mois en juillet 2000. Il est proratisé pour les durées de travail inférieures à la durée légale (ou collective), mais il peut être majoré pour les entreprises à durée collective inférieure ou égale à 32 heures, afin de favoriser les plus fortes réductions de durée du travail (semaine de quatre jours). L’allègement est plus important au niveau du Smic où il s’élève à 21 812 F par an, soit 17,6% du coût du travail, contre 13% auparavant ; la fenêtre d’exonération est élargie de 1,3 à 1,7 fois le Smic ; de ce fait, le taux de dégressivité avec le niveau de salaire est plus faible.
Les montants des allègements sont indexés comme l'est la garantie mensuelle.
p52 Le SMIC et la garantie mensuelle de rémunération vont évoluer selon des rythmes différents mais qui doivent être tels que la garantie devienne sans objet au 1er juillet 2005.
Selon la loi créant le SMIC (au 1-8-02=6,67€/h, 169h>1127.23€, 151.67h>1011.64€ brut), celui-ci est revalorisé en fonction de 3 modalités :
- indexé sur l’indice des prix à la consommation à partir d'une hausse supérieure à 2 % (seul critère jusqu’en 1968)
- revalorisé chaque année par décret en Conseil des ministres, avec effet au premier juillet. La législation prévoit que «l’accroissement annuel du pouvoir d’achat du Smic ne peut être inférieur à la moitié de celui des salaires horaires moyens» (/salaire médian)
- Enfin, «les relèvements annuels successifs devront tendre à éliminer toute distorsion durable entre la progression du salaire minimum de croissance et l’évolution des conditions économiques générales et des revenus

Chapitre II - DIVERSITÉ DES POPULATIONS À BAS REVENUS p55
[ vers Haut, Chap. I  (p33), III (p67), IV (p83), _V_ (p105) , Notes , Bas ]

p55 Pauvreté et emploi : C’est pour les personnes âgées ou exclues de l’emploi par une invalidité ou un handicap que furent créés en premier les minima sociaux. L’amélioration des droits à pension des générations accédant à la retraite et la revalorisation (9b)du minimum vieillesse ont contribué à faire baisser le taux de pauvreté des personnes âgées.
p56 Niveau de vie et pauvreté monétaire : depuis les années 80, le nombre d'emplois permanents et à statut stable (CDI, CDD à temps plein) s'est réduit tandis que se développaient les situations «à temps incomplet» souvent instables (cf. p42).
Le NIVEAU DE VIE est défini comme étant le revenu disponible par ménage ou unité de consommation (UC).
Le SEUIL DE PAUVRETÉ (cf. p7 ).
p57 les salariés représentaient 12,6% des personnes pauvres en 1984 et 20% en 1995.
p60 Selon l’enquête Revenus fiscaux de 1996, sur 44 millions d’adultes de 17 ans ou plus, 3,3 millions avaient un niveau de vie inférieur au seuil de pauvreté retenu par l’Insee.
p61 Définition des travailleurs pauvres et problèmes de repérage
p62 Grande concentration autour de 3 500 F par UC (=> problème de seuil pour la CMU complémentaire). Ainsi, en relevant de 700 F le seuil (pour retenir le seuil Eurostat de 60 % du revenu médian), le nombre d’adultes «pauvres» passe alors à 6 millions environ et les travailleurs pauvres à 2,4 millions.
p64 permanence de la pauvreté.
p66 caractéristique des emplois propices à la pauvreté laborieuse : temps partiel.

Chapitre III - RÉMUNÉRATION DU TRAVAIL ET JUSTICE SOCIALE p67
[ vers Haut, Chap. I  (p33), II (p55), IV (p83), _V_ (p105) , Notes , Bas ]

Revenus d’activité et revenus de remplacement.
Pour faciliter l’accès ou le retour à l’emploi, des dispositions autorisent le cumul momentané des revenus d’activité avec une partie des allocations. Elles aident à franchir les taux de prélèvement marginaux sur le revenu élevés à la sortie d’un dispositif d’aide.
p68 Comment faire en sorte que les revenus des personnes les plus fragiles ne soient pas trop incertains d’un mois à l’autre (cf. le rapport 2000 de J.M. Belorgey [téléchargeable à la page "MotivéEs" ] ) ? Les dispositions assurant que l’accès à l’emploi soit rémunérateur doivent-elles être pérennes ou temporaires ? Doivent-elles concerner tous les emplois quelle qu’en soit la nature ?
p69 La "durée de réservation" est le rapport du revenu d’un bénéficiaire du RMI à celui d’un emploi au Smic, multiplié par la durée du travail, ie la durée au dessus de laquelle "le travail paie" : 18,5 h pour une personne seule, 27,5 h avec un enfant à charge (23 heures avec le forfait logement).
D’autres mécanismes pénalisent une hausse de revenus tirés de l’activité lorsque l’accès à une prestationest lié au «statut» du bénéficiaire [cf. avantages aux Rmistes : exemption de la taxe d’habitation, tarifs réduits,...], comme être allocataire d’un minimum social ou être chômeur inscrit à l’ANPE, et non pas par le niveau de ses ressources totales
p70 => barème unique pour l’Allocation de Logement (AL) et l’Aide Personnalisée au Logement (APL).
p71 CMU (Textes à télécharger) En décembre 2000, 4,8 millions de personnes en bénéficiaient. Il est certain que sa mise en place sécurise la sortie des dispositifs d’aide. Problème de seuil pour la CMU complémentaire => voir le bilan in "Le péché originel du PS", §Protection sociale.
p73 le mécanisme de CUMUL des revenus d’activité avec des allocations diffère d’une allocation dégressive sur deux points.
D’une part, il est temporaire. D’autre part, un mécanisme d’intéressement est dissymétrique : il n’intervient qu’à la reprise d’emploi d’une personne initialement sans emploi. Une allocation dégressive s’appliquerait, elle, à toute personne satisfaisant à des conditions de ressources.
En France, ce cumul est en général proportionnel aux revenus, mais n'est toutefois intégral que tant que la moitié du salaire net est inférieure à l’allocation, sinon il est dégressif [NdR. durées et taux modifiés en 2001 => / salaire < 1/2 SMIC].
p78 La notion de trappe à chômage évoque la désincitation à reprendre un emploi, et celle de trappe à pauvreté la désincitation à accroître le revenu d’une personne déjà en emploi (accroissement de la durée d’emploi ou effort en vue d’augmenter le taux de salaire).

Chapitre IV - LES INSTRUMENTS DE SOUTIEN AUX BAS REVENUS et leurs effets p83
[ vers Haut, Chap. I  (p33), II (p55) III (p67), _V_ (p105) , Notes , Bas ]

p84 (cf. p21, p29) PRIME POUR L’EMPLOI
Il apparaîtra qu'elle a des effets redistributifs assez diffus et aide insuffisamment les ménages les plus situés aux franges de l’emploi, les travailleurs pauvres. De plus, dans le cas des couples, elle ne résout guère les risques de polarisation de l’emploi (elle est individualisée, mais tient partiellement compte de la dimension familiale, plus par les seuils d’éligibilité que par le montant des majorations forfaitaires).
p86 Conditions d’éligibilité :
- L’exercice de l'activité doit procurer un revenu annuel supérieur à 0,3 Smic (3 186 €).
- Le revenu d’activité du bénéficiaire doit être inférieur à 1,4 Smic (14 872 €) annuel à temps plein (ou l'équivalent en cas de temps partiel ou d’embauche en cours d’année).
- Le revenu fiscal du foyer doit être inférieur à un plafond variable selon la taille du foyer.
p88 Son montant est d’autant plus élevé que l’emploi est à temps plein (montant proportionnel à la durée du travail) et payé au voisinage du Smic. p98 L’accroissement marginal de revenu étant constant pour toute durée entre le tiers de temps (51 h/mois) et le temps plein payé au SMIC, la mesure est incitative à occuper un travail à temps plein et à sortir des situations d’activité réduite.

p90 ACR ou allocation compensatrice de revenus (R. Godino 1999) :
L’allocation est diminuée intégralement pour tout revenu de remplacement ou revenu du patrimoine ; elle n’est diminuée que d’une fraction des revenus d’activité. Elle fournit un intéressement permanent à l’exercice d’une activité pour tous les faibles revenus, la "pauvreté laborieuse". Elle est conjugalisée (indépendante du nombre d’enfants, cf p95)
p91 DIFFÉRENCES /prime pour l’emploi :
- son champ d’action est décalé vers les bas revenus (maxi à 0,4 SMIC)
- prise en compte du revenu d’activité total du ménage et non de chacun des revenus des deux membres d’un couple, (le seuil de revenu d’activité total est limité à 1,5 Smic proche du seuil individuel de 1,4 de la PPE)
- tout revenu autre que d’activité (ou plus précisément tout élément pris en compte dans la base ressources du RMI) est déduit du montant de l’allocation.
- l'ACR concerne une cible beaucoup plus restreinte (travailleurs précaires et temps partiels)
- le supplément de revenu est plus élevé pour un mi-temps que pour un temps plein.
p95 Il peut apparaître souhaitable de traiter directement l’insuffisance de revenu liée à la présence d’enfants par l’ajustement des prestations familiales (cf. p21, p29).
p99 les chances de parvenir à un emploi à temps complet sont faibles pour les travailleurs à temps partiel. L’incitation la plus efficace réside dans un dispositif d’aide permanente, ce qui plaide pour un dispositif de type ACR. Mais on peut juger que les pouvoirs publics n’ont pas intérêt à favoriser l’occupation de tels emplois très éloignés de l’emploi à temps plein. [ce n'est pas les favoriser que de tenir compte de la réalité et de la progression continue du temps partiel].
p101 Effets redistributifs : Un soutien aux bas taux de salaires (PPE) aura un effet plus diffus qu’un soutien aux bas revenus (ACR). L'ACR concentre en effet l’aide au revenu des ménages sur les deux premiers déciles.# Ce sont les classes moyennes, et non les ménages les plus modestes, qui bénéficient le plus de la PPE. ["donner + à ceux qui ont moins" ?]
p103 PROPOSITION (10) pour concentrer l’aide sur les travailleurs pauvres sans favoriser le temps partiel en modifiant le profil de l’ACR :
- commencer l'allocation à 0,3 Smic
- maintenir son niveau constant entre le mi-temps et 0,8 temps plein payés au Smic et repousser la plage de dégressivité de l’allocation par exemple jusqu’à 1,3 Smic pour une personne isolée.

Chapitre V - FAVORISER L’ACCÈS À L’EMPLOI DES PERSONNES PEU QUALIFIÉES p105
[ vers Haut, Chap. I  (p33), II (p55), III (p67), IV (p83) , Notes , Bas ]

Incitations positives individualisees : Programmes d’accompagnement. TRACE, «Nouveau départ»
p107 Les conventions de conversion (11) : arrêtées en raison de la réforme de l’assurance chômage .
p110 Primes de retour à l’emploi (USA, Canada)
p111 Il semble donc que la stimulation financière et l’accompagnement des demandeurs d’emploi donnent des résultats décevants lorsque ces politiques sont menées isolément mais que, combinées, elles sont assez efficaces.
p112 L’ACCRE
p113L’USAGE DE SANCTIONS
le PARE et le PAP : passé ce deuxième délai (2x6 mois), il n’est plus question de niveau de rémunération : seule la nature de l’emploi (ou de la formation) demeure une cause de refus légitime. Ce dispositif paraît donc suffisamment précis pour que les sanctions prévues dans le Code du travail puissent désormais être prises. Cependant, les sanctions ne seront applicables qu’à partir de propositions d’emploi , ce qui exclut des sanctions motivées par une insuffisance de recherche (alors que de telles sanctions existaient dans l’ancienne convention). Il engage néanmoins le service public de l’emploi davantage que le demandeur indemnisé.
La nouvelle CONVENTION UNEDIC (2001-2003) (cf. p19) :
* Elle a amélioré de deux façons l’indemnisation des demandeurs d’emploi (12) :
- D’une part, les conditions minimales à remplir pour être indemnisé ont été assouplies : il faut avoir cotisé au moins 4 mois au cours des 8 derniers mois (au lieu des 8 derniers mois dans la précédente convention), ce qui devrait permettre l’indemnisation de 50 à 70 000 demandeurs d’emploi supplémentaires par an.
- D’autre part, la dégressivité des allocations est supprimée.
* En revanche, n’ont pas été modifiés autrement que de façon marginale :
- ni le niveau d'indemnisation initial 40,4% du salaire journalier de référence -primes incluses à l'exception des indemnités pour congés payés- majoré de 62,73 F. Lorsque le montant ainsi calculé est inférieur à 152,94 F ou à 57,4% du salaire journalier de référence, l'indemnisation est majorée d'autant.
- ni la durée maximale d'indemnisation en fonction de la durée de cotisations : en mois cotisés/précédents => 4/8>4, 6/12>7, 8/12>15 (- de 50 ans), 14/24>30.
p115 Royaume-Uni
p116 Danemark : Le taux de chômage est passé de 12% en 1993 à 5% en 2000 ! : Négociation, décentralisation et formation (gros effort de formation qualifiante 40F/h)
p118 Norvège : taux de chômage 3,2%
Pays-Bas : Après 12 mois, il doit accepter les emplois de deux «niveaux» de formation en dessous.
Les entreprises tendent à recruter des personnes surqualifiées par rapport aux postes à pourvoir. Dans un contexte de pénurie d’emplois, un risque sérieux existe donc pour que les demandeurs d’emploi se voient proposer fréquemment des postes inférieurs à leur qualification effective.
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p119 Tableau 2 - Sanctions en cas de refus d’offre d’emploi
Dégressivité de l’allocation chômage :
p120 AUD 1992 ( Allocation Unique dégressive) => accroissement moins net du taux de reprise avant chaque chute d’indemnisation, et de plus en plus faible au fur et à mesure que le nombre de paliers augmente, si bien que le taux tend à baisser avec le temps.
p121 Obligations de recherche d’emploi / sanctions
Belgique : suppression temporaire des indemnités
Suisse : aucune corrélation entre les sanctions pratiquées et le succès de réinsertion des CLD.
Etats-Unis : ce ne sont pas les sanctions qui suscitent le retour à l’emploi, mais les emplois existants à pourvoir qui motivent le recours aux sanctions. A défaut, elles risquent de marginaliser davantage les personnes les plus en difficulté.
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p122 Dispositifs de «discriminations positives» pour les «publics prioritaires» (les plus en difficulté) :
* CIE ou contrat initiative emploi : prime mensuelle de 1 000 ou de 2 000F, exonération des charges patronales (+ de 50 ans : jusqu’à la retraite). pour 12 à 24 mois, au moins 16 heures hebdo, droit à une aide à la formation (400 heures maxi indemnisées 50F) et à une aide forfaitaire au tutorat (3 500F). en 99 => 80% des embauches en CDI
p124 Les emplois non marchands :
* contrats emploi solidarité (CES) : 20h, 12 mois renouvelables 1 fois ; l’Etat prend en charge de 65% à 90% de la rémunération ; l’employeur est exonéré des cotisations patronales de S.S., taxes d’apprentissage et sur salaires, mais pas des cotisations d’assurance chômage.
Le passage en CES se conclut assez rarement par un retour à l’emploi marchand non aidé.(idem p15 + => Il faut y voir aussi la trace d'une osmose insuffisante entre la sphère publique des aides à l'emploi et le secteur marchand.) Les organismes employeurs n’ont pas mis en œuvre un accompagnement adapté : les efforts de formation (7) ont été des plus réduits, l’aide à la recherche d’emploi le plus souvent inexistante.Peut-être faudrait-il envisager plus systématiquement une formation adaptée (ex. pour préparer des concours internes de fonctionnaires). Jusqu’en 1999 (cela a été modifié depuis) le système d’intéressement en vigueur pour les CES était peu incitatif et, parmi les personnes suivies, un tiers disaient (13) y perdre financièrement.
* contrats emploi consolidé (CEC) : 30h, 12 mois renouvelables 4 fois (5 ans). Il est dégressif (de 60 à 20%) sauf pour les publics prioritaires (80%,dans la limite de 120% du Smic) ; mêmes exo. Il doit prévoir des actions d’orientation professionnelle et de validation d’acquis (la possibilité existait aussi pour les CES, mais a été peu utilisée).
p125 Peut-être serait-il opportun de fusionner CES et CEC, en offrant ainsi aux CES la possibilité d’allonger leur durée hebdomadaire de travail de manière à réduire le phénomène de pauvreté laborieuse auquel ils contribuent de façon non négligeable. Cela permettrait aussi de réduire la précarité de ce type de contrat (14) en ouvrant la possibilité de contrats plus longs que ce n’est le cas.
p126 * Contrats emploi jeune : - de de 26 ans, 5 ans, prise en charge 80%.



NOTES DE LECTURE : [ vers Haut, Chap. I  (p33), II (p55), III (p67), IV (p83) , _V_ (p105) , Bas ]
[ vers note 2 , n3 , n4 , n5 , n6 , n7 , n8 , n9 , n10 , n11 , n12 , n13 , n14 ]

(1) Pour une réaction à la présentation de ce rapport dans "Le Monde", voir "Le rapport du CERC égratigne la prime pour l'emploi". Pour les transformations du CERC, voir J-M. Belorgey : Relever les minima sociaux (note 1).

(2) Comme la suite en apportera de nombreuses confirmations, l'analyse est tronquée sur des sujets majeurs : ici, pourquoi ne pas avoir fait de corrélation entre seuil de pauvreté et minima sociaux (cf. proposition 12 du GSCP aux députés sur le projet de loi contre les exclusions) ?

(3) La qualification effective n'est pas non plus reconnue à son niveau réel lorsqu'elle est déduite des emplois occupés, ce qui fausse en grande partie l'analyse. Les logiques de qualification, comme de compétences, ne sont pas du tout objectives, et ne font qu'exprimer la hiérarchie des structures sociales. La productivité des entreprises dépend de + en + des capacités de coopération, de communication, d'auto-organisation de leurs membres, or ces capacités ne sont pas prises en compte par cette façon d'appréhender les qualifications. La dérive de la surqualification n'apparait que comme un "risque" lié au "marché du travail" (p118), et non pas comme le phénomène majeur (cf. le rapport Pisani-Ferry [ téléchargeable à la page "MotivéEs" ] , complément E : "Déclassement sur le marché du travail" : lien diplôme-qualification, sous-emploi, emploi inadéquat ; ainsi que l'article "Contre la prime à l'emploi" ) qu'il est devenu avec la montée du chômage de masse, et qui s'est même étendu au secteur non marchand avec l'alibi des contrats "aidés". La validation des acquis n'est évoquée que pour les CEC (p124), et la pluri-compétence est carrément ignorée. Enfin, la sous-rémuneration des emplois est non seulement justifiée (p113), mais la seule inquiétude manifestée concerne la limitation des sanctions que l'ANPE pourrait prendre, en contradiction avec leur peu d'effet constaté en Suisse et aux USA (p121 , et note 1 in "Crédit d'impôt et prime à l'emploi") ! Pour employer un terme plus "précis" et plus conforme à la réalité vécue, il faudrait mentionner les radiations : la crainte exprimée n'est guère fondée car la majorité des radiations n'est pas "motivée par une insuffisance de recherche" mais par "non réponse à convocation". Il n'est pas dit non plus que leur nombre a sensiblement augmenté ces derniers temps [Note de 2002 : il a doublé cette année !), ni pourquoi : les responsables de l'ANPE nous expliquent qu'ils ne sont pas devenus plus sévères mais qu'ils assurent un suivi plus régulier et portant sur un effectif plus large (pour les chiffres, voir "Les bidouillages de l'ANPE"). Et comme avec le PARE, le "dispositif paraît suffisamment précis", le nombre des "exclus" devrait "désormais" croître, que M. Delors se rassure ! Aucune attention n'est non plus portée au sort des "suspendus" et "radiés", et par exemple, dans l'étude sur la Belgique - p121 - on ne retrouve pas ce qui est dit dans le rapport Pisani-Ferry [ téléchargeable à la page "MotivéEs" ] , complément H : "1/3 des chômeurs suspendus déclare ne jamais avoir été convié à un entretien ; la moitié n'a jamais reçu d'offre de travail").
[Par ailleurs, les directeurs d''ALE n'ont pas attendu pour utiliser d'autres motifs "légaux" de radiation : suite à un retard dans la réception de ma carte d'actualisation, j'ai reçu une notification de radiation sans sommation préalable, radiation que la Directrice actuelle de mon ALE a maintenu après justification de ma bonne foi. Ayant utilisé le recours légal auprès de la Direction départementale, j'ai pu découvrir - grâce à un heureux concours de circonstances - que j'étais "fiché" - ce qui est parfaitement illégal - pour "appartenance à AC!", ce qui était faux, mais que faire contre de telles pratiques ? Grâce à cette découverte, le responsable des lieux, sensé être en conférence, a soudain réapparu pour me dire qu'il allait régulariser la situation... ]

(4) La cohérence de la protection sociale - figurant dans le titre du rapport - proclamée nécessaire devrait impliquer au moins une proposition, alors que même le terme "guichet unique" (cf. rapport Pisani-Ferry [ téléchargeable à la page "MotivéEs" ] , p357) n'apparaît pas. Pour un rapport plus complet, j'invite donc M. Delors et son équipe à se reporter aux liens du bas de page, notamment à l'article sur un "Habeas corpus" Européen, et à ma page Référendum pour un système unifié de Protection Sociale.

(5) Sur la politique menée depuis le début des années 90 de "baisse" du coût salarial de l'emploi peu qualifié, intitulé "maîtrise" (p11), ou "réduction des charges sociales" (p12), le fait que ses principaux bénéficiaires ("mesure la plus massive", avant la RTT) soient les employeurs (que la pensée unique masque en général sous le terme "entreprises") plutôt que les publics concernés est masqué, voire justifié par son "adoption" par les pays voisins (l'argument classique de la droite pour détaxer le capital), et seul son financement est abordé explicitement. L'étude fait aussi l'impasse sur le fait que le coût du travail est proportionnel à sa productivité (les Anglais ont pris du retard de productivité pour avoir bénéficié d'une main-d'oeuvre trop bon marché) plus qu'aux charges sociales qu'il incorpore.

(6) Convention UNEDIC (voir aussi note 12) : L'aval du gouvernement à cet accord élude le fait qu'il est minoritaire. Sa conception peu démocratique d'un "paritarisme minoritaire" n'est pas mise en question. Quant au concept de "contrat obligatoire" détaché des cotisations d'assurances versées, sa nullité manifeste au regard du droit positif est évacuée. Au contraire "cette orientation doit être concrétisée". Il n'y a guère qu'un seul jugement de valeur, positif, au sujet de cette convention : p28 "Si le système fonctionne bien, la France pourrait faire un saut qualitatif dans le traitement personnalisé des chômeurs". Pourquoi diantre Martine n'a-t-elle pas sauté sur cette signature, les Verts - si friands de "qualitatif" - se sont-ils abstenus de voter leur agrément, le PC a -t-il voté contre, et les syndicats majoritaires ainsi que les associations de chômeurs ont-il mené l'affaire en justice ?

(7) Fort bien de vouloir "redéployer les ressources", mais pourquoi ensuite se contenter de déplorer que pour les CES "les efforts de formation ont été des plus réduits" (p124), alors que nos propositions du GSCP montrent que l'on peut commencer par assouplir les règles existantes ("400h à 22F est trop rigide => 200h à 44F"). Pourquoi aussi n'avoir évoqué le concept de "formation qualifiante" (cf. GSCP, 6éme réunion) qu'à propos du PARE (p112) et du Danemark (p116), et celui d' «aide personnalisée» qu'à propos du Logement ? N'est-ce point le signe de lacunes conceptuelles de l'analyse que de n'avoir utilisé aucun des termes/concepts suivants, relevés dans le rapport Bélorgey [téléchargeable à la page "MotivéEs" ] : "droit au revenu, droit à l’emploi/à un emploi, continuité (des droits), insécurité, aléa, redistribution, polyvalence, usager, citoyenneté" ? De quelle "Protection Sociale" - sinon répressive - peut-il s'agir lorsque le mot "droits" est 2 fois moins employé (14 fois) que le mot "sanctions" (31 fois), et que le terme "décent" n'est employé qu'une fois au début dans les objectifs affichés (p26) ?

(8) "Atypiques": ce mot "neutre" masque une réalité plus crue, celle des "précaires". Le fait d'indiquer qu'ils constituent le 1/4 de l'emploi total masque aussi qu'ils représentent aujourd'hui 70% des embauches. En fait, comme le signale M. Belorgey dans son rapport [téléchargeable à la page "MotivéEs" ], les emplois "atypiques" sont devenus la "norme" plutôt que l'exception, contrairement à ce que le titre suggère. Par contre, le mot "demandeur" (d'emploi de "technicien de surface" par exemple), qui n'est pas "neutre", est employé 4 fois, "chercheur" 2 fois, et "privé d'emploi" n'est utilisé qu'à la p112 ; quant à "offreur de services/demandeur de personnel", il semble que peu de gens aient compris la nécessité d'un effort de "délibéralisation" de la "pensée unique". A la décharge du rapporteur, il faut cependant lui reconnaître le mérite d'avoir popularisé le concept de "subsidiarité", version technocratique de celui "d'autogestion". Sur le rôle idéologique des mots "neutres", des périphrases ou euphémismes, voir l'interview de P. Bourdieu : "Ce que parler veut dire".

(9) Pourquoi donc n'avoir pas fait la relation avec la croissance du PIB (3%) ni avec celle des revenus des chefs d'entreprise (+36% en 2001: cf. "Faux privilégiés, vrais nantis") ,
(9b) Pourquoi la dégradation du pouvoir d'achat des autres minima sociaux est-elle passée sous silence, alors que le rapport Belorgey [téléchargeable à la page "MotivéEs" ] signale par exemple que (p54) " l'ASS a perdu la parité initiale avec l’AUD plancher et son champ d’application a été restreint" ? (voir aussi René Passet, les §4 et 5 in  Relever les minima sociaux )

(10) Pourquoi donc le gouvernement a-t-il écarté cette proposition d'ACR aménagée au profit de la PPE ? Réponse dans l'article sur DSK. Par ailleurs, si la PPE votée ( lire "Contre la prime à l'emploi", de Francine Bavay des Verts, du 8-2-01 ;
consulter la Loi "Prime pour l'Emploi", du 30-5-01, avec équivalences en €uros) avait été aussi intéressante que le gouvt l'a dit, pourquoi a-t-il été obligé d'en faire "la retape" ?

(11) L'objectif de «qualité» (salaire, durée, etc.) des emplois n'est évalué qu'au sujet de ces conventions. Le fait que les conditions de ces conventions de conversion étaient bien plus généreuses que celle de l'ARE est omis. Nulle mention non plus des supressions de l'AFR (allocation formation reclassement), ni de l'ACA (allocation chômeurs âgés). Pas de pitié pour les vieux ! Quand à l'ARPE (allocation de remplacement pour l'emploi), si elle n'est pas mentionnée, c'est sans doute parce qu'elle ne sera supprimée que fin 2002 :-t

(12) Convention UNEDIC (voir aussi note 6) : * pour ce qui est des 2 "améliorations" relevées, on oublie de rappeler qu'avant 1982, la durée minimum de cotisations n'était que de 3 mois pour être indemnisé pendant 3 ans, et de signaler qu'en pourcentage des "offreurs de service", cet assouplissement n'est que de 0,5%. D'autre part, on oublie de corréler la dégressivité des allocations avec ce qui est dit plus loin (p120) des effets de l'AUD (le taux de reprise baisse avec le temps), sans bien sûr évoquer le risque accru de radiation pure et simple des ASSEDIC dû à l'intensification des contrôles (du "suivi"). D'autre part, comme signalé dans le rapport Bélorgey [téléchargeable à la page "MotivéEs" ], c’est la baisse de la durée d’indemnisation qui est à l’origine principale de la baisse des droits, surtout (p43) pour ceux qui ont un salaire de référence ne dépassant pas 1 smic, et non la dégressivité.
* Le versant "négatif", - niveau et durée d'indemnisation - n'est connoté que par une absence de modification. En ce qui concerne la faiblesse du niveau d'indemnisation, elle n'est pas mentionnée, ni a fortiori son évolution à la baisse : l’augmentation du temps partiel engendre des indemnités de chômage elles-même proratisées et donc inférieures aux planchers AUD ou ASS. Le faible taux de couverture des chômeurs indemnisés (42%) n'est pas non plus mentionné. 0,5% mis en exergue d'un côté, 42% oublié de l'autre : c'est ça l'objectivité ! Enfin, les excédents prévus pour la période 2001/2003 (113MF) ne seront pas consacrés à la seule indemnisation des chômeurs conformément à la mission originelle des ASSEDIC, et 43.5MF seront affectés à la baisse des cotisations. Ceci non plus n'est pas évoqué, sans doute parce qu'on espère faire plus avec moins :-t

(13) Jamais contents ces "fainéants" ! Il se trouve cependant que ceux qui sont présentés comme des "affabulateurs" disaient vrai, et même après la réforme (TH, AL/APL) 2000, ainsi que le prouve le tableau (p69) sur le revenu disponible entre RMI et 1/2 smic, et donc jusqu'à la PPE. M. Delors devrait se relire : au lieu d'insister sur "un gain faible" (p40), "voire inexistant" (p66), et sur un "taux marginal égal à 100%" (p67, 72, 97), il eût fallu parler des cas de perte comme les tableaux du rapport Belorgey ( * ) le montrent. Il eût fallu aussi, comme l'a fait ce dernier, souligner le courage des RMIstes d'avoir "choisi" de travailler à perte.

(14) Pourquoi limiter ses propositions aux seuls CES et CEC, qu'il conviendrait de "fusionner", et ne pas aborder l'organisation des transitions entre tous les contrats ? Voir le rapport Pisani-Ferry ( * ) , Edmond Malinvaud p358 =>: "Il faut clarifier la place du temps partiel par rapport à la référence du temps plein, en prenant en compte les souhaits des salariés comme ceux des consommateurs. Il faut sécuriser les parcours professionnels, et en particulier l'analyse de l'organisation de la transition entre différents types de contrats de travail (CDD, CDI), [...] ainsi que les réformes de la protection sociale (indemnisation du chômage, droits à la retraite), du droit du travail (droits liés à l'activité professionnelle et pas seulement à l'emploi) et de la formation continue (droit individuel, transférable et collectivement garanti)".
Si le rapporteur était attaché - comme il le dit à propos de ces emplois précaires "non marchands" créés par l'Etat - à "réduire la précarité" de tous les types de contrats précaires, pourquoi n'avoir pas signalé que les primes au quantitatif données aux dirigeants (et aux employés dans une moindre mesure) de l'ANPE vont vers PLUS de précarité (sans contrepartie positive car la politique de pseudo-concurrence engagée entre ALE sur leur taux de placement n'accroît pas le nombre d'offres d'une seule unité) puisqu'elles privilégient le placement à la qualité et à la stabilité de l'emploi ?

(*) Le rapport Belorgey - et celui de Pisani-Ferry - est téléchargeable à la page "MotivéEs". Voir aussi la présentation de son livre "Libre débat entre les gauches"

[ vers Haut, Chap. I (p33), II (p55), III (p67), IV (p83), _V_ (p105), Notes ]  A.D.

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