Forum Social local :
FSL33 |
Enseignant/Chercheur en Sciences économiques
et sociales
à l'Université de Bordeaux IV, Membre du Conseil Scientifique d'ATTAC |
/05/2002
NdR :
(2)
cf. in Le rapport de Pisani-Ferry (p126) "L'accroissement de la proportion
des 50-64 ans dans la population d'âge actif, qui atteindra 30% en 2010,
rend indispensable une politique des fins de carrière
qui se donne pour objectifs un relèvement du
taux d'activité et une amélioration très sensible
de l'accès à l'emploi, par la formation et le placement, des
+ de 50 ans ; ; les règles de calcul des pensions doivent ensuite être
modifiées pour rendre le système de retraite plus neutre, plus
juste et plus incitatif au travail, comme l'avait proposé le rapport
Charpin."
(3)
Les fonds de pension privés suivent la même logique que les autres
investisseurs : leur taux de rendement, devenu usuraire (15%+), entraîne
blocage des salaires, licenciements en situation de profit, et délocalisations
pour «convenance boursière», alors qu'ils ne garantissent
en rien la stabilité et le montant des retraites par capitalisation.
Sur la triste histoire des fonds de pension et ses prétextes, voir
"Notre avenir n'est
pas à vendre" d'Alternative Libertaire
(6)
Les revenus des deux systèmes ne peuvent pas s'additionner : un haut
rendement des fonds d'épargne-retraite suppose des taux d'intérêt
réels élevés (dans le cas d'obligations) qui pèseront
sur la croissance, donc sur l'emploi, et une compression de la masse salariale
(dans le cas d'actions) pour obtenir des profits élevés. Dans
les deux cas, ce sont les ressources du système
par répartition qui seront atteintes.
(7)
On peut y ajouter le fait que la masse croissante des précarisés
(les "working poor" ou travailleurs paupérisés)
ne pourra cotiser assez longtemps pour obtenir une retraite à taux
plein. Comme signalé dans le rapport Bélorgey [*],
"la réforme de 1993 [**] qui a
étendu la période de référence de 10 à
25 meilleures années de salaire pour le calcul des pensions, risque
dalourdir encore lincidence des aléas de carrière
sur la retraite, de même que lallongement de la durée dassurance
requise pour obtenir une pension à temps plein" (p48) [NdR.
on est passé passe de 150 à 160 trimestres validés nécessaires]
. Ces "précarisés" seront aussi exclus de l'épargne
salariale et de ses fruits, renforçant un peu plus la fracture
sociale entre les travailleurs à statut protégé
et les autres. Ces deux mesures enfonceront un peu plus les chômeurs
(les "offreurs de service", si l'on veut "délibéraliser"
les esprits de [***] la pensée
unique), qui vivent la "prime
pour l'emploi" comme une exclusion supplémentaire
et une incitation à accepter les "sales boulots" (qu'on
ne vienne pas s'étonner si certains ont voté FHaine, alors qu'ils
voient la collusion MEDEF-CFDT-gouvt pour les exclure de toute représentation),
et pour les employeurs (les "demandeurs de personnel") une
incitation à multipier les emplois précaires.
[*] Le rapport Belorgey - et celui de Pisani-Ferry
- est téléchargeable à la page
"MotivéEs". Voir aussi la présentation de son livre "Libre
débat entre les gauches"
[**] loi du 22 juillet 1993 (Balladur)
[***] Voir l'interview de Pierre Bourdieu sur
"Ce que parler veut
dire"
LOI sur l'épargne salariale (19-2-2001), avec mise en page.Les plans partenariaux d'épargne salariale volontaire (PPESV)
Ces plans, qui viennent s'ajouter aux dispositifs d'épargne salariale déjà existants (participation, intéressement et plans d'épargne entreprise) constituent un outil d'épargne à long terme (10 ans, sauf déblocages anticipés exceptionnels) et sont créés et contrôlés par les partenaires sociaux au sein de chaque entreprise ou branche ou interentreprise. Ils sont alimentés à la fois par des versements des salariés et de l'employeur. La sortie se fait en capital ou en rente.
* Sur l'épargne-retraite et la financiarisation, voir Parti socialiste, socialisme parti (Le Monde, 10.06.03).Positions syndicales (octobre 2000) =>
* Force Ouvrière considère que le taux de prélèvement attractif concédé à lépargne salariale, et opérationnel au-delà du seuil dexonération, aboutit à raréfier les ressources indispensables à la consolidation et au développement des régimes de retraite par répartition
* Pour la CFTC, ce dispositif doit conserver une logique d'épargne, la possibilité d'une sortie en rente doit donc être définitivement abandonnée. La CFTC considère par ailleurs que si ce nouveau plan d'épargne salariale comporte trop d'avantages fiscaux et sociaux en faveur des entreprises, il risque de pousser les entreprises à privilégier ces outils, au détriment des plans actuels d'épargne salariale à cinq ans et surtout à s'en servir comme d'un moyen de substitution à la politique salariale.
* Argumentaire anarcho-syndicaliste (2003) : "Notre avenir n'est pas à vendre" d'Alternative Libertaire.
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