Fondation Copernic :
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Par Yves Salesse Président de la Fondation Copernic
Marianne / 9 au 15 décembre 2002
Les polémiques, analyses et éditoriaux publiés dans ces pages n'engagent que leurs auteurs.
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Urgence ! Rompre avec le réformisme mou !
 

Ouvrir une nouvelle perspective en rénovant la gauche dans son ensemble: tel doit être notre objectif.
Et pour ce faire, rompre avec le courant libéral dominant au Parti socialiste
(1).


Elan de conversion à gauche qui emporte les dirigeants socialistes ? Miracle de la Fête des lumières ou retour du Père Noël ?
Jean Glavany pense que l'ouverture du capital de France Télécom était une erreur; Dominique Strauss­Kahn partage désormais notre analyse de la mondialisation libérale. Dommage que l'un et l'autre n'y aient pas pensé avant. Les socialistes veulent se concerter avec le mouvement social. Fort bien .Ils sont pour le droit de vote des étrangers, contre la double peine. Parfait. Dommage qu'ils n'y aient pas pensé avant.

Il n'y a là évidemment ni divine ni laïque surprise. Gare au mirage!
Le choc de l'élection présidentielle a ouvert une zone de turbulences. Quelle faillite pour ce PS hégémonique à gauche!
Quel bilan pour ses professionnels de la "realpolitik", si sûrs d'eux qu'ils refusaient tout débat sur leur orientation !
"La seule chose qui compte, disaient-ils, c'est de gagner, et les élections se gagnent au centre." On pourrait même s'étonner qu'ils ne se mettent pas en position de retrait, voire de retraite. En tout cas, les opérations tactiques, les manœuvres d'approche, les clins d'œil ne sauraient tenir lieu de débat de fond.
Si nous ne voulons pas que l'extrême droite s'affirme comme le débouché politique des couches populaires, il faut ouvrir une perspective nouvelle. Rénover la gauche dans son ensemble est un objectif juste. Il serait toutefois naïf et suicidaire de faire comme si les courants qui la composent ne se distinguaient que par des différences tactiques dans la riposte à la mondialisation libérale.
La gauche est aujourd'hui dominée par un courant politique qui s'est diffusé au PS, dans le mouvement syndical et associatif : le social-libéralisme (2). La rénover exige l'affirmation d'une nouvelle perspective et d'une force politique de gauche antilibérale pour porter celle-ci.

Certains voient là une forme de sectarisme, un découpage a priori
A gauche, Fabius et Strauss-Kahn ne sont pas des individus isolés. -Ceux qui ont accepté le Pacte de stabilité, souscrit à la déclaration du Sommet européen de Lisbonne, décidant d'accélérer la libéralisation des services publics, inventé le Pare, refusé l'augmentation significative des minima sociaux et beaucoup privatisé, ceux-là donc incarnent un courant politique dont la cohérence s'affirme. D'abord affiché hors de l'Hexagone, ce courant a pris le contrôle de tous les grands partis socialistes européens. Ouvrir une perspective nouvelle à gauche passe par l'affirmation d'une force politique alternative: une gauche de gauche. Cet enjeu est européen.

En France, ceux qui dont pas renoncé, ceux qui luttent contre la marchandisation du monde, sont des centaines de milliers. Y compris les militants qui, au sein du Parti socialiste, mèneront une bataille effective pour la rupture avec le libéralisme. Mais ils sont dispersés entre plusieurs organisations politiques ou, insatisfaits par celles-ci, ils agissent dans une myriade de syndicats et d'associations. Cette dispersion les empêche de peser politiquement. Comment faire?

Il serait erroné de vouloir contourner ou fusionner ces forces diverses
Alors il faut en organiser la convergence. Cela suppose que soit affiché clairement l'objectif: travailler à l'édification d'une force politique de la gauche antilibérale. Nous la construirons dans la pratique et l'élaboration commune. Mais quelle forme cela peut-il prendre ? (3) Celle d'une coordination souple des forces parties prenantes, en menant des campagnes prolongées. La convergence sera ainsi construite et non proclamée. Ces campagnes communes doivent s'accompagner d'un travail collectif sur le projet de transformation sociale. C'est indispensable pour combattre le doute profond qui s'est partout insinué: comment faire autre chose qui ne soit pas pire que le système que nous combattons. Dans "Réformes et révolution" (4), j'ai proposé une trame possible pour un tel projet, en réfléchissant sur l'urgence sociale, la démocratie, l'Etat, les services publics et l'appropriation sociale, l'Europe et la mondialisation. Force est de constater que ce livre a suscité un débat plus vivace dans le milieu associatif (5) que dans les partis politiques. Ce débat ne peut pourtant plus être contourné, car c'en est fini des lendemains qui chantent .
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(1) Sur la controverse entre réforme et radicalité au sein du PS, voir  Débat "filtré", bilan tronqué (Jan. 2003). Bientôt le point de rupture => Parti socialiste, socialisme parti (Le Monde, 10.06.03)
(2) cf. Pour la critique du social-libéralisme du rapport Pisani-Ferry, voir ma note sur le texte de la fondation Copernic : "Pour un plein emploi de qualité".
(3) En direct du Forum social mondial, ), lire Réseau social mondial par le "Comité Gaucho" du FSM.
(4) "Réformes et révolution" : propositions pour une gauche de gauche, Agone, 2001
(5) Voir les Fiches d'expériences participatives
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SOURIEZ, VOUS ÊTES FILMÉ(E)
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oOOo--(_)-oOOo-- En avant la démocratie participative.


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