6 mois après les législatives de 97...
"Le péché originel du P.S."<= Historique du 1er semestre 98
+ Bilan (du 1er Mai 2002 à mai 2003)

Le bilan tronqué des "frères Ripolin"

Lorsque des élus parlent de démocratie et de représentation sans mettre en question le rapport des citoyens, et d'abord des militants, avec leurs représentants...
"Aussi sûrement que la nuée précède l'orage,
toute délégation de pouvoir sans contrôle permanent entraîne l'abus de pouvoir."
Les
"Rénovateurs"
Plusieurs courants de la gauche socialiste veulent évincer la direction "socio-libérale".
Le "Nouveau Monde" - fusion de Démocratie & égalité (Henri Emmanuelli, Alain Vidalies) et d'une partie de la Gauche Socialiste (Jean-Luc Mélenchon) - privilégie le débat en section, mais est absent des forums sociaux....
De son côté, le"Nouveau Parti Socialiste" ou "NPS" (voir plus bas) se met au devant de la scène et annonce vouloir refuser un simple "ripolinage".
Analyse d'une synthèse partiale d'un débat "filtré" basé sur un bilan tronqué : ICI


Pour un aperçu plus succinct et néanmoins complet du débat réformistes-radicaux => "Rompre avec le réformisme mou !" (Fondation Copernic)
13-12-02 : Des élus se réclamant du NPS sont venus à la Fédération en invitant à faire le ménage, notamment à l'égard des "cumulards". Or, même parmi ceux-là, le distingo entre socialisme et social-démocratie n'est pas clair. Au contraire, ce qui ressort à la fois des textes de leurs initiateurs - en 1er lieu des députés - et des premières contributions des militants et des sections (et dans ce cas, majoritaire, il s'agit plutôt des orientations des chefs de section), c'est un refus d'assumer toutes les erreurs commises dès le début (ce qui explique leur étonnement du résultat du 21 Avril), et une volonté - partagée avec les socio-libéraux - de les imputer à la majorité plurielle, voire au peuple de gauche lui-même. Ils ne peuvent accuser directement le peuple d'avoir été "manipulé", comme en 98 ils avaient pu le faire à l'égard des seuls chômeurs (et d'abord les licenciés pour convenance boursière) & précaires qui avaient vite compris, et la saga du "Pare" l'a confirmé, ce que valaient les engagements écrits du gouvernement de "donner + à ceux qui ont -", ainsi que celui du parti d'être "vigilant"). Ils accusent cependant le peuple d'avoir été influencé par la campagne "sécuritaire" des media sans reconnaître y avoir contribué : l'idée qu'ils peuvent être pour quelque chose dans la progression des extrêmes ne les a pas encore effleuré, ils la constatent seulement, avec le sous-entendu qu'il convient de retourner vers des gens progressistes avec mesure, mais incompris. Allons, une gerbe in memoriam : CMU. Mais le chef du parti des accapareurs nous a déjà fait le coup du "mal aimé", et les "hégémoniques" qui nous prêchaient la patience ont eu le temps et c'est maintenant celui du bilan. Malgré leur gestion hégémonique, ce n'est pas leur faute, mais celle du reste de la majorité plurielle qui n'a pas voulu rester sur des strapontins. Ils expliquent ainsi leur échec par la division et la diversité des candidatures, et s'ils ont bien remarqué que la progression de l'extrême-gauche a été stoppée au 2ème tour, ils ne l'expliquent pour le 1er tour que par le fait qu'ils n'auraient pas su vendre leur bilan, et pour le 2nd tour, ils évitent de l'expliquer car il leur faudrait reconnaître qu'ils ont alors profité de la "prime au gros", les privant ainsi de rejeter aussi la faute sur les institutions (c'est à cause de la cohabitation et de la nécessité de "parler d'une seule voix" que le 1er ministre aurait décidé - sans même consulter les parlementaires - de s'aligner sur la ligne béo-libérale en allongeant la durée des cotisations retraite et en "ouvrant le capital" d'EDF, prélude à la privatisation).
Ils ne peuvent plus éviter le débat sur la reconstruction et le leadership du PS, leur ambition actuelle se borne donc à circonscrire le débat des militants et à l'orienter à leur profit. Les tenants de la fraction droitière prêchent bien sûr pour la préservation de l'unité et le consensus, et nient que "plus à gauche" ait un sens. Les tenants de la gauche du parti, quant à eux, arrivent en ordre dispersé. Les initiateurs du NPS semblent ignorer l'existence d'Emmanuelli (site => "Nouveau Monde"), certains de leurs sympatisants pardonnent même à SDK, sans objection de leur part, alors qu'à l'inverse ils ne semblent guère prêts à entendre les raisons du peuple de gauche qui les a désavoué. S'agirait-il alors pour eux, avant de prendre la place des khalifes, d'essayer d'abord de conforter leur statut d'élu ( ce qu'ils avaient commencé à faire en laissant les c&p sur le trottoir *) en évitant que le débat des militants ne débouche sur la démocratie pseudo-représentative, la représentation des exclus (chômeurs, précaires, fils d'immigrés) dans le parti, le devoir des élus de rendre compte (sans aller jusqu'à l'idée hérétique du contrôle des élus par le peuple), le rapport de vassalité entre "chefs" et militants, les possibilités concrètes de démocratie participative, etc.
On parle bien de la réforme des institutions (A. Montebourg a même créé le club "Convention pour la VIe République" ou C6R), bien que les 2 derniers referendums à ce sujet montrent bien que ce n'est pas la principale préoccupation de la population, et comme il y a 5 ans, haro sur le cumul. Mais il semble que parmi les rescapés de l'hécatombe, et donc parmi les + à gauche, certains vantent encore les avantages que procure la présence sur le terrain pour les parlementaires. Etre député-maire serait peu exemplaire uniquement pour la droite ?

Nous attendons sans trop d'illusion de voir s'ils arriveront à ébranler les caciques locaux en cause, ce qui nous donnera une bonne indication sur la possibilité que le prochain congrès permette ou non aux "socialistes de gauche" de mettre la direction "socio-libérale" en minorité. Au vu du double filtrage (sections + synthèse) du débat déjà opéré, on peut en effet constater que les petits "chefs" contrôlent encore très bien la manoeuvre, et partagent avec les socio-libéraux le désir de "sauver leur peau". Si le "réformisme mou" l'emporte au prochain congrès au nom de l'unité, il faudra donc attendre les prochaines échéances pour que l'ex base électorale des "orléanistes battus" leur fasse comprendre qu'ils n'ont pas d'autre issue que d'assumer leurs responsabilités, ce qui n'a été fait pour l'instant que par leur chef.
25-5-03 : L'unité l'a donc pour l'instant emporté. La bataille se joue maintenant dans le contrôle des fédérations. Bravo le Nord ! Sur Bx, il semble que les partisans de cette tendance sont obnubilés par le combat à l'intérieur du parti et n'ont même pas profité du FSL 33 pour faire corps avec le mouvement social. Qu'est-ce donc que cette stratégie 'partidaire' ?

Les initiateurs du NPS Le "Nouveau Parti Socialiste (?)"
Dans un appel commun (26/10/2002) pour "Un nouveau Parti Socialiste", ils proclament la nécessité "d'imaginer de nouvelles formes de délibération, de représentation et de militantisme".

* Arnaud MONTEBOURG => En mai 2001, il crée le club "Convention pour la VIe République" ou C6R, croyant sans doute que la proclamation de la 1ère République est à l'origine de la Révolution de 89, et non le contraire ;-)
Cette initiative est cependant intéressante car ses participants ne sont pas forcément membres du PS, et leurs réflexions abordent des sujets brûlants (démocratie locale participative, cumul, décentralisation, services publics, et bien sûr réforme des institutions).
La proposition de notre bouillant député de juger le Chef de l'Etat a sans doute réjoui tous ceux qui s'opposent à une justice à 2 vitesses, mais ne doit-on pas aussi considérer que ce n'est pas prendre un grand risque que de faire une proposition qui n'a aucune chance de se réaliser ?
A l'inverse, tous les députés socialistes ont bien voté pour le Pare, et si Martine a pu se replier au bon moment dans son fief, son père - figure emblématique des socio-démocrates - s'est félicité de ce que le contrôle - et les sanctions afférentes - des privés d'emploi serait facilité. Si au moment du Pare 1, le gouvernement avait développé les bonnes objections, quelques mois plus tard, il entérinait, avec le soutien unanime des députés PS, l'alignement sur les positions du Medef et avalisait un accord minoritaire. Ces réserves faites, il convient de reconnaître qu'il est un des seuls à faire prévaloir les valeurs, et en 1er lieu celle de l'honnêteté en politique et nous pouvons formuler le voeu qu'ells soit aussi bien récompensée que la modestie l'a été dans la capitale.

* Marion PAOLETTI, candidate de la 2ème circonscription de Bordeaux. Très active localement (cf. sa contribution au débat en gironde et l'article 'C6R et FSL' du 18 Mars 2003) ainsi que sur le site de la C6R : lire "Démocratie locale participative" et "Décentralisation, piège à ...". Le récent congrès lui a permis de se faire une place au niveau national. Bon courage !

* Gérard Filoche : notre bien-aimé ex-inspecteur du Travail va avoir du mal avec les "unitaires"

* Marie-Noëlle LIENEMANN, appréciée notamment pour son plan de réquisition de 600 à 700 logements dans la région parisienne, et vilipendée après la défaite pour avoir dit la vérité. Vouloir maintenant "extirper F. Hollande des griffes des socio-libéraux" est fort louable mais peut sembler ambitieux si la gauche du parti continue à agir en ordre dispersé.
{Sa seule erreur a été de limiter sa critique à l'orientation du candidat Jospin - "ce pessimiste entouré d'autistes" - alors qu'il s'agit plus largement de tous ceux (aux finances, à la sécurité, à l'emploi...) qui ont fait prévaloir une orientation socio-libérale. Tous ceux qui ont récemment fait chorus contre elle, lui reprochant de "se tirer une balle dans le pied" ne voient-ils pas la poutre : "Mon programme n'est pas socialiste" ?}

* David Assouline (coordinateur fédés) et Harlem Désir (+ nouveau site 09/03 : "La tête à gauche") croient sans doute que les victimes des lois sécuritaires, les immigré en 1ère ligne, sont assez maso pour rallier ceux qui les ont voté. 28 juin 03 => Avoir voulu prendre le contrôle, via le MJS, de "SOS Racisme", a donné un résultat pitoyable : "Touches pas à mon assoc".

* Vincent Peillon, porte-parole du PS, et cible de "Chasse, Pêche, et Régression" lorsque beaucoup d'élus PS s'applatissaient {"pas bien !" ;-) }:
"Cette volonté, qui a fait de ce gouvernement le plus à gauche des gouvernements de gauche en Europe, s’est progressivement laissée émousser." =>
Non pas "progressivement", mais "dès le début", le gouvernement a mené une politique fiscale peu redistributrice (IR versus TVA) et n'a pas pas tenu sa parole de "donner plus à ceux qui ont moins". Il a fallu plusieurs mois d'occupation (ANPE, Assedic, sièges de Fédérations) et surtout l'approche des cantonales pour que le porte-parole d'alors ne dise plus que les chômeurs et précaires étaient "manipulés". Dès le début également, l'impuissance affichée du chef du gouvernement face aux délocalisations et licenciements boursiers (Vilvoorde, Michelin). Dès le début, enfin, l'absence de la "vigilance" promise par le Parti à l'égard du gouvernement. Dont acte.
"refuser la division entre une gauche radicale et une gauche réformiste"
cf. Débats (2) P. Sadran donnant Blair (le "caniche de Bush" qui conseillait ne plus donner d'argent aux S.D.F. à Noël, attitude à stigmatiser car elle engendre le vice et la paresse !) et Shröder en modèles, et (4) des secrétaires fédéraux (G. Dattas, M. Férillot) , ainsi que M. Kerbaol (cf. contrib. n° 44), s'appuient sur Marx (!) pour rabaisser le socialisme à la social-démocratie. N'est-ce pas là une autre façon de dire "mon programme n'est pas socialiste" ? =>
Traduction : "continuer à accepter l'hégémonie des socio-libéraux, et croire qu'un ripolinage suffira". Au contraire, (4), M. Alonso cite Emmanuelli : "la ligne de partage passe aujourd'hui à l'intérieur du parti".
"La réalité actuelle, c’est une politique fiscale qui pénalise le pouvoir d’achat."
La gauche au pouvoir ne l'a-t-elle pas gelé pour beaucoup de salariés avec les 35h, et a-t-elle augmenté les minima sociaux ?

* Christian Paul: "L'échec n'est pas dû qu'à la seule division de la gauche ni aux seules maladresses d'une campagne." Fort bien, mais y ajouter uniquement un manque de "volonté" et "le rôle joué par les institutions", alors que le mode de scrutin a permis au contraire d'éviter une déroute plus grande, est quand même insuffisant. Lorsque de plus il critique "la radicalité des éternels minoritaires" et la qualifie de "surfaite", on se demande sur quels alliés il veut s'appuyer.

* Benoît Hamon (porte-parole du NPS), se revendique du groupe "Nouvelle Gauche". Maintenant, lorsqu'il attribue principalement l'échec au peuple, et même aux "plus pauvres qui ont ont accepté la compétition" et cédé à la montée de l'individualisme, et que parallèlement il est plutôt indulgent pour l'ex-gouvernement désavoué ("malgré 5 ans de réformes sociales sous l’impulsion de Lionel Jospin", ou "sa contribution ponctuelle à la dramatisation de questions d’insécurité pendant la campagne" : les lois sécuritaires sont-elles si ponctuelles ? les 60000 déboutés de la circulaire Chevènement apprécient, et les "sauvageons" des "centres fermé" les remercieront plus tard), on est en droit de s'interroger sur sa qualité de Rénovateur.
"Nous devons être des Sisyphe heureux." => et des socialistes avec 1 programme non socialiste, sans doute ? Non, nous ne voulons plus être des Sisyphe du tout, nous devons rompre avec la politique schizophrénique (Paris / Bruxelles-Barcelone) et prendre en main notre destin.


* Julien Dray. Il y 5 ans, il me semble avoir lu des prises de position plutôt "à gauche". Pendant la législature, je suis peu informé. Je sais cependant que tous les députés PS ont voté le Pare et qu'une section lui reproche d'être "sécuritaire" => n'a-t-il pas soutenu "furieusement" la loi qu'a fait voter Marylise Lebranchu (contrôles au facies) en mars 2002 ? (Section Gujan Mestras, www.ps-gironde.org/enjeux/photo59.doc). Ajout de Mars 2003 => Le "balayeur" balayé : sans lui, les choses seront plus claires.

Par ailleurs, les déclarations de certains "rénovateurs" (cf. supra V. Peillon), jointes à l'analyse des mots-clé (voir plus bas) de leurs pages Internet circonscrivent sérieusement l'ampleur de la "Rénovation" proclamée.

Mots-clé

Si l'on regarde le code source des pages Web du NPS ( www.nouveau-ps.net/ ), que trouve-t-on comme mots-clé (méta balises utilisées par les moteurs de recherche pour trouver les sites correspondant à un thème) ?
<meta name="keywords" Content=" J. Dray (4), V. Peillon, A. Montebourg, B. Hamon, C. Paul, H. Désir, Lienemann,
congrès,dijon,élections,campagne,député,parlement,  europe, enseignants,
republique sociale,6ème république,révolution, nouveau monde,nouvelle gauche,gauche socialiste">.
Mise en forme : un "nouveau" courant - initialement dirigé par J. Dray (cf. le "rénovateur sécuritaire" in contrib. 59 ) - se place pour le prochain congrès avec l'espoir d'obtenir des députés à l'Assemblée Nationale et au parlement européen.
Puisque la fonction publique fournit les gros bataillons des encartés ayant des responsabilités dans le Parti, il vont s'appuyer sur les fonctionnaires, et plus particulièrement sur les enseignants car dans le reste du Service Public (la fonction p. territoriale est désormais composée pour 1/3 de précaires, les Postes et l'EDF n'ont pas été convaincues par la prestation des néo-lib), ils savent qu'ils n'ont pas beaucoup de soutien à espérer.
Quant à la "republique sociale", elle n'est guère accentuée dans ce sens, alors que "révolution" l'est, ce qui apparaît alors comme incongru et prétentieux. De même, "gauche socialiste" est abusif car certains de leurs initiateurs (cf supra V. Peillon) refusent même de trancher le débat "réformistes-radicaux", et les textes de certains de leurs partisans montrent qu'ils confondent socialisme et social-démocratie. Il s'agit donc bien d'un "ripolinage" à visée principalement électoraliste. Au-delà, les propositions de la C6R sont prometteuses, mais d'ici un changement institutionnel - par ailleurs nécessaire - leurs promoteurs seront attendus, lors des FSL et du FSE, sur la dimension territoriale de la citoyenneté.

Le point au 28 juin 2003
Compte-rendu de la réunion du 15 juin
congrès de Dijon (1) => nous sommes entrés dans le jeu du parti. Vincent Peillon
mouvement social => En 1995, il y avait eu 6 millions de jours de grève, dont 2,5 dans le privé. Actuellement, on compte plus du double, avec une part très importante du privé. Les syndicats sont dépassés par leur base. Ce mouvement est la revanche du 21 avril sur le plan social. Par ce mouvement, les gens reconstituent leur camp [alors qu'au PS, on hésite à entonner l'Internationale ;-) ]. G. Filoche
La question qui est derrière ce mouvement est celle du partage des fruits de la croissance. Il nous faut replacer la question des retraites dans un projet social global. [le bulletin de Référendum est prêt => R.I.P. sur la Protection Sociale]
Du PS, on n'attend même plus rien. On ne les invite même pas à participer aux réunions unitaires. Cette situation témoigne de la fracture entre deux gauches, fracture (1) qui traverse le parti lui-même.
(1) Pour la pantomime de Dijon & vers le point de rupture, lire Parti socialiste, socialisme parti (Le Monde, 10.06.03)
Bilan tronqué , Débat filtré
Analyse d'une synthèse partiale d'un débat filtré basé sur un bilan tronqué :ICI .


Pour un aperçu plus succinct et néanmoins complet du débat réformistes-radicaux => "Rompre avec le réformisme mou !" (Fondation Copernic)

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