a.b.s. Fédération du Parti Socialiste
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5ème Réunion du 12/05/98

Groupe Socialiste des Chômeurs et Précaires (GSCP)

COMPTE - RENDU de la réunion du 12 Mai

Les Participants :

Au Bureau provisoire :
Bx Nord : Alain DONNART Bx Centre : Jean-Marie HIRIBARREN
Responsables :
Raymond LABILLE (Délégué Régional Entreprises),
Secrét. fédéraux : Georges DATTAS (Lussac près Libourne)
Association " DEFI " : Maurice RABAU (présid.)
Françoise RENARD (Commission Emploi, Mérignac), Arlette NINO (Comm. Emploi, Bx Nord)
Joëlle MOREAU (Présidente AC! Gironde).
Autres :
Maryse LEVEQUE (Bx Sud), Simone MAINARD (Bx Nord), Armande MERCIER (Bx Nord), J.-Louis MONDOT (Bx Nord), Alain RAOULT (Bx Centre), Christian RÉGINO (Eysines), Jacqueline TATOUT (Bx Nord)

Ordre du Jour :
- Préparation au Forum sur l'Emploi (16 Mai, Marmande)
- Loi sur l'exclusion

Les Interventions :

Armande MERCIER : énonce sa crainte que les 35h n'apportent pas les créations d'emplois espérées si parallèlement on n'empêche pas les délocalisations ni la généralisation de l'annualisation.
Raymond LABILLE lui répond que les 35h sont un pas vers les 32h et la semaine des 4 jours qui obligera les entreprises à embaucher.
Jean-Marie HIRIBARREN : fait remarquer que s'il est utile que nous puissions librement exprimer nos frustrations librement et même avec une certaine véhémence au sein du groupe, il nous faudra faire preuve de modération dans la façon de nous exprimer à Marmande car nous ne serons pas uniquement entre nous et que le débat sera élargi à des personnalités et à des chefs d'entreprise.
Françoise RENARD
distribue l'historique de l'action du GSCP depuis sa création (Janvier à Avril), le compte-rendu de la dernière réunion de la Commission Emploi-Entreprise (29 Avril), le dossier du Magasine Littéraire de Mai 98 sur la révolte des chômeurs, ainsi que des notes de lecture de deux ouvrages récents sur l'emploi : celui d'Erik Israelewicz sur la mondialisation "Ce monde qui nous attend" et celui de Michel Godet "Emploi : le grand mensonge". Elle mentionne également le livre de Gallois "L'honneur du chômeur". [N.D.R. : cf. réf. in cte-rendu de la 1ère réunion + dossier de l'Expansion du 19-2 "6 millions de pauvres" + livre de Harribey + Monde Diplomatique de Mai)
Jean-Louis MONDOT sollicité par Jean-Marie de donner son sentiment sur le déroulement du débat, répond qu'il est satisfait d'y participer et ajoute qu'en ce qui concerne Mitterand, on le laisse reposer en paix
Maryse LEVEQUE : insiste sur l'importance du thème de l'annualisation lors des négociations sur les 35h.
Raymond LABILLE informe les participants de l'existence d'un bus à 8h Place de la Bourse avec possibilité de gratuité si nous sommes peu nombreux, se propose de s'occuper du problème du prix du repas et demande quels seront les participants
Georges DATTAS inscrit ces derniers : A. DONNART, S. MAINARD, J.L. MONDOT, A. NINO, A. RAOULT
Alain DONNART : note que les occasions sont assez rares pour que la vigilance du Parti à l'égard du gouvernement sur les promesses faites lors des Législatives (programme du PS, discours de politique générale) puisse s'exercer notamment par les militants de base et tous les responsables, en tout cas ceux qui ne sont pas élus. Ce Forum en est une pour demander notamment à Michel SAPIN s'il faudra attendre 5 ans ou si dès le 2ème budget on verra une baisse significative de la TVA. Idem pour la mise en place explicitement promise d'un contrôle des licenciements au moins pour les entreprises qui dégagent des profits et licencient.
Examiner le rapport entre les deux thèmes du Forum Emplois Jeunes et 35h : le traitement spécifique d'une catégorie de chômeurs s'est toujours fait au détriment des autres catégories ; actuellement la baisse du chômage des jeunes a eu pour corollaire un renforcement du noyau dur en nombre et en durée (+ de 500000 CLD de plus de 16 mois) ; il faudrait donc rééquilibrer cette distorsion dans les emplois dégagés lors de l'application des 35h de la même façon qu'il est prévu de recentrer les CES en faveur des plus exclus (quota immédiat de 66% pour aller vers 75%).
Arlette NINO : Quid des jeunes de - de 25 ans qui n'auront pas d'emplois jeunes ? Ils n'ont droit même pas à un CES s'ils n'ont pas un an d'inscription.
Raymond LABILLE reprend le thème de la dérive des CES dans les hôpitaux [N.d.R. : la Poste, l'E.N., etc...] pour dire que le pb principal est pour les + de 45 ans. Il croit savoir que M. AUBRY à l'intention de réorienter les CES pour que ces derniers en soient les principaux bénéficiaires.
Françoise RENARD
* Cas des banques qui ont dénoncé les conventions collectives et qui, à la faveur de la loi de Robien, ont baissé les salaires et imposé une flexibilité du temps de travail qui pénalise les employés et bloque les embauches (exemple du Crédit Lyonnais).
* Les CES qui occupent des emplois qualifiés sans la rémunération correspondante. Elle cite son expérience à l'E.N. où elle a fait 3 CES en monitoring de cours d'Anglais.
Alain RAOULT renchérit en citant aussi son expérience de CES à la Mairie de Bx.
Alain DONNART : fait remarquer que ceux qui disent que les gens de + de 45 ans sont trop âgés pour un emploi, qu'il s'agisse de chefs d'entreprises, de décideurs de collectivités locales ou d' élus sont eux-mêmes quadra ou quinquagénaires mais ils font valoir pour eux-mêmes non leur âge mais leur expérience : "selon que vous serez puissants ou misérables... ". Le problème posé aux cadres victimes de licenciement est celui de la reconnaissance de leurs compétences. Les employer en CES à la sortie des écoles est un gaspillage pur et simple de ressources humaines. La déqualification qu'entraine en général la déconnection du monde du travail ne s'applique guère, grâce à la connectivité permise par Internet, aux cadres possédant l'outil informatique. Dans ce domaine au contraire, le temps libre leur permet de mieux approfondir les évolutions logicielles que les employés attachés à des travaux parcellaires. Or la mise en place du télé-travail profite en priorité à ceux qui ont un emploi (exemple du Rectorat à Bx) et il est encore assez exceptionnel de s'auto-employer sur le réseau.
Joëlle MOREAU considère que les CES sont en fait un Contrat d'exclusion sociale qui n'offre aucune perspective et fait remarquer que les Emplois Jeunes reprennent le même processus de non insertion que les CES puisqu'il s'agit d'emplois précaires dont la durée est portée à 5 ans.
* S'inscrit en faux contre le fait que les 35h pourront déboucher sur les 32h parce qu'il fallait immédiatement porter la durée légale à 35h par une loi cadre sans négociation et dès lors que cette mesure est repoussée à l'an 2000 le Patronat a les coudées franches pour déréglementer le droit du Travail, via l'AMI notamment.
* à propos du temps libéré par le chômage, elle relève qu'il peut permettre aussi une certaine libération de l'individu et surtout celle d'avoir le temps de réfléchir, et donc que ce n'est pas uniquement pour une raison économique que le Patronat est si opposé à une baisse du temps de travail.
Armande MERCIER : reproche au gouvernement de ne pas s'attaquer de front au pouvoir des banques et à la spéculation.
Christian RÉGINO propose de ne pas laisser au Patronat le choix de remplacer l'embauche par des machines. Pour cela, il faudrait créer un Commissariat pour le suivi de la mise en place des 35h. Cet organisme, sous l'autorité du gouvernement, devrait être constitué en association avec les syndicats et représenté dans chaque entreprise, ce qui permettrait aux travailleurs d'être à l'abri des collusions que l'on peut observer entre certains responsables syndicaux et le Patronat.
Armande MERCIER : déclare qu'il faudrait simplement développer l'Inspection du Travail qui pour l'instant n'a pas les moyens de bien faire son travail.
R. LABILLE rappelle que déjà cet organisme a été renforcé de 200 personnes.
Armande MERCIER : * Évoque le problème des 40 ans de cotisations pour la retraite (mini 3570F/mois , maxi à 65 ans) : pourquoi ceux qui ont les annuités ne pourraient-ils pas la toucher de suite au lieu de percevoir 2400F en ASS ou une pension d'invalidité comme Simone ?
* Demande que soit évoquée en section une réponse plus adaptée que la réponse musclée de Chevènement aux profs & élèves qui demandent des recrutements nécessaires alors qu'il y a 140000 Maîtres-auxiliaires toujours précaires.
* Demande la cessation des CES
* Dénonce aussi le scandale des appartements vides
Arlette NINO demande que l'on entreprenne - comme il avait été dit - de relever les coordonnées des c&p des sections.
Maurice RABAU signale que le document de 2 pages listant les propositions de DEFI vient d'être envoyé aux 10 députés de Gironde dont 8 de gauche, ceci à leur adresse de l'Assemblée Nationale.
Jacqueline TATOUT demande de vrais emplois à la place des CES.
Jean-Marie HIRIBARREN : évoque la nécessité d'harmoniser les droits des c&p
Armande MERCIER : se fait écho de la crainte déjà évoquée que les associations n'utilisent le groupe pour imposer leurs priorités (exemple de la gratuité des transports).
[N.d.R. : il est illusoire de penser que la majorité des c&p des sections soit prête à soutenir des revendications et des méthodes qu'ils (Simone, Laurent...) jugent extrémistes, alors qu'il est raisonnable d'espérer que leur action militante ne soit plus orientée exclusivement vers la promotion des candidats puisqu'ils veulent que leur voix soit entendue, que la question sociale soit au coeur des débats de section, que la vigilance promise puisse effectivement s'exercer et que les thèmes de la précarité et de l'exclusion soient pris en compte dans les campagnes des candidats. Le concept de citoyenneté est ici central pour sortir de la réalité actuelle de militants-exécutants, masse de manoeuvre des dirigeants.]
Raymond LABILLE expose le planning et les intervenants du Forum de Marmande : 2 ateliers (35h & Emplois-Jeunes). Le matin : exposés par les élus PS sur l'évolution de l'emploi dans leur région (G. Savary pour l'Emploi Aquitain ; Alain Vidalies, député des Landes sur les 35h ; Odette Trupin, députée de Gironde, et Hugues Nancy, représentant MJS sur les emplois-jeunes). L'après-midi, participation de syndicalistes, de délégués associatifs et patronaux.
Maurice RABAU se charge de lister ceux qui pourront venir à Marmande
* A la question posée par Jean-Marie HIRIBARREN de savoir si les chômeurs pourront avoir un tarif social pour le prix du repas, répond qu'effectivement toutes les manifestations payantes organisées par le Parti devraient appliquer un tarif progressivement proportionnel au revenu et en profite pour rappeler que la TVA n'étant pas un impôt proportionnel ni a fortiori progressif est donc le + injuste.
Jean-Marie HIRIBARREN insiste sur le fait qu'un tarif préférentiel est structurellement ignoré dans la préparation de ces manifestations et ce n'est pas là une position vraiment socialiste. De même, il rappelle qu'il a fallu deux mois de révolte des chômeurs pour que le gouvernement socialiste débloque des fonds d'urgence et indexe les minima sur l'augmentation du SMIC.
Armande MERCIER : Les emplois-jeunes ne doivent pas faire oublier les emplois pour tous les autres.
Georges DATTAS fait le bilan provisoire de cette mesure : 50000 postes créés dont 35000 (?)

Jean-Marie HIRIBARREN évoque certains aspects de la loi contre l'exclusion pour constater d'abord qu'il y a encore des déclarations d'intention sans contenu concret et cite un passage concernant sur le suivi personnalisé pour noter que ce discours a déjà été déjà souvent tenu, mais qu'il ne peut être mis en pratique car les agents de l'ANPE ou les Assistantes Sociales sont en nombre trop faible pour faire face à l'afflux. Il évoque ensuite rapidement les deux volets du logement et des transports. Pour ce qui est des transports, il regrette qu'il n'y ait rien de concret. En ce qui concerne le logement, il constate que les propositions du projet sont en repli sur ce qui avait d'abord été dit, "pas d'expulsion sans relogement", ce dernier mot étant remplacé par "hébergement", sous-entendu en foyer, ce qui n'est pas une garantie pour qu'ils ne se retrouvent pas ensuite à la rue. Il souligne à cette occasion que les foyers d'hébergement comme ceux de la SONACOTRA sont paradoxalement très chers.
* Demande qu'une intervention soit faite auprès d'Anziani pour que ne soient plus repris certains propos diffamatoires à l'égard des chômeurs (qui iraient pointer à l'ANPE en BMW ou qui feraient mieux de s'acheter à manger plutôt que d'acheter des portables).
Arlette NINO regrette qu'Anziani ne soit pas venu suite à l'invitation faite par courrier transmis à temps par lequel elle lui demandait confirmation de sa présence (pour trouver un arrangement pour les photocopies) ou d'une éventuelle indisponibilité. Elle se propose par conséquent de lui téléphoner dès le lendemain pour explication [ 27 Mai : Anziani vient de répondre qu'il doit être possible d'arranger cela avec M. GRÈZE, mais ne se propose pas d'intervenir auprès de lui... A suivre ]

Les participants conviennent que ceux qui pourront aller à Marmande se rencontrent le Vendredi 15 chez Arlette pour faire une synthèse des propositions écrites de DEFI, de Clio et celles exprimées au cours de nos réunions.

Prochaine réunion : Mardi 9 Juin, 18h, au siège de la Fédération

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