a.b.s. Fédération du Parti Socialiste
239 rue du Jardin Public 33 300 Bordeaux
     
2ème Réunion du 17/02/98

Groupe Socialiste des Chômeurs et Précaires (GSCP)

COMPTE - RENDU de la réunion du 17 Février

Les Participants :

Au Bureau provisoire :
Bx Nord : Alain DONNART, Armande MERCIER,
Bx Centre : Jean-Marie HIRIBARREN, Alain RAOULT.
Membres de Commissions :
J. Luc BAERT (insertion), Mireille KERBAOL (citoyenneté & formation) , Victor VALERY (droits de l'homme)
Autres :
Secrét. fédéraux : Georges DATAS (Lussac près Libourne), Gérard FAILLAT (Arès)
Association "DEFI" : Guy KERBAOL (Lormont), Maurice RABAU (présid.)
" Assoc. pour l'Insertion par l'Economique " : J. Marc SEYNAEVE (V. d'Ornon ; aussi à l'APEIS)
Maryse LEVEQUE (Bx Sud), Josette LUCAS (Léognan, 7° circ.), Arlette NINOT (Bx Nord),
Mme Françoise RENARD (Mérignac), Florence RIO (St-Savin de Blaye),
Monique SENTEY (V. d'Ornon), Philippe VINSONNEAU (Bx Sud).

Les Interventions :
Armande MERCIER :
* Rappelle l'origine de ce groupe par la nécessité pour les c&p du parti de sortir de leur isolement, avoir accès aux informations, exercer leur vigilance à l'égard du gouvernement et faire des propositions concrètes.

Jean-Marie HIRIBARREN :
* Militant à " AC! " depuis 95, ce qui n'est pas incompatible avec l'appartenance au PS dans la mesure où tous deux visent plus de justice. La "révolte" de Décembre et Janvier va prendre d'autres formes avec l'approche des élections même si le mouvement va rebondir (Journée d'action le 7 Mars à Toulouse).
Nécessité de faire prendre conscience aux technocrates de l'écart entre réalité statistique et quotidienne
97 'annus horribilis' : montée du chômage et baisse des ressources (RDS, Fonds Social).
Depuis 20 ans, le problème du chômage a été éludé, et l'on arrive aujourd'hui à 6 millions de c&p, 13 millions avec les familles, le tout s'accompagnant de la déréglementation du droit du travail, le gel des augmentations de salaires, etc., bref, cette mutation accélérée se fait aux frais des citoyens des classes les plus défavorisées, même si les classes moyennes sont-elles aussi mises à la peine par une forte fiscalisation.
Espoir d'avancées lors de l'élaboration de la loi sur la cohésion sociale fin Mars, avant 99 où les minima sociaux pourront être réellement budgétisés. Peut-être verra-t-on aussi à cette occasion un début de "remise à plat" des différentes sortes de catégories (RMI, ASS) pour une meilleure harmonisation des droits.
Il faudra redéfinir certains lieux communs comme exemple le terme "exclusion" : nous sommes exclus de l'exercice de nos compétences et des revenus du travail mais nous sommes inclus dans la société de consommation avec ses contraintes et ses pressions administratives et sociales. Notre travail doit se faire dans un esprit constructif (liberté d'expression mais pas d'attaques personnelles), de manière démocratique (tour de table, temps de parole limité) et doit déboucher sur des réponses, des propositions de solutions.
* 1ère idée pour être efficace : vis à vis de l'extérieur, la cellule d'accueil & d'information pour les c&p permettrait de remédier aux carences de l'administration, et vis à vis de l'intérieur, possibilité de créer un réseau interne de recherche d'emplois (listes actualisées avec C.V. adressées aux responsables).
Proposition de tour de table sur ces idées, la loi sur l'exclusion, le statut des c&p (salaire mini. universel), une vraie formation débouchant sur de vrais emplois...

Alain DONNART :
* Rappelle comment je suis - entre autres - à l'origine de ce groupe : le candidat de Bx Nord ne soutenant pas ma cause alors que j'avais soutenu la sienne, j'ai d'abord fait passer une motion en haut lieu dont le 1er point - à savoir l'indexation des minima sociaux sur le coût de la vie - a été exaucé, mais le fonctionnement actuel du Parti ne permettait pas d'exercer notre vigilance. Ce groupe est d'autant plus nécessaire qu'il est la preuve d'une reconnaissance du fait que nous sommes devenus des experts du chômage. On ne peut plus désormais parler et décider à notre place, nous sommes résolus à devenir les acteurs de notre changement.

Armande MERCIER :
* Problème de l'âge de la retraite, et de sa revalorisation, notamment pour les femmes dont les emplois sont le plus précarisés (surtout entre 45 et 55 ans), et de la durée de cotisations (37,5 ans).
* Problème des CES au début prévus pour les jeunes. Exploitation, dévalorisation.
* Nous devrons travailler en liaison avec la gauche plurielle.

Arlette NINO :
* Salaire universel ?
* Se plaint que les c&p ne soient pas jugés au mérite (ex. : CES)
* Produire en direction des commissions
* Prête à tenir une permanence quelques heures par semaine

Mme Françoise RENARD :
* Après 30 ans d'activité -Danois, Russe - pour l'ONU, au chômage depuis 90, 3 ans de CES puis en AFR (sciences de l'Éducation) avec des problèmes de santé. Participe à la Commission Emploi.
* Suggère de faire des fiches thématiques.
* Le PS est devenu le plus grand parti centriste de France, centriste parce qu'il veut se maintenir au pouvoir.
* Question sur la manif. d'AC à Toulouse => le transport et la nourriture seront gratuits.
* Isolement des chômeurs : ils ne se présentent pas en section comme tels.

Guy KERBAOL :
* Depuis 4 ans à l'association "DEFI" qui comprend aussi des chômeurs non socialistes.
Propose de travailler en collaboration avec le groupe c&p.
* Thème prioritaire : les mesures palliatives au chômage. Problème des moyens pour les CLI.

Mireille KERBAOL :
* En tant que secrét. fédérale à la "citoyenneté & la formation continue", a apporté cet été une contribution ''Pour une citoyenneté militante'' : les militants, soutiens critiques ou relais du gouvernement ?
* Problème de circulation de l'information dans les sections (ex. de cette réunion)
* Le travail n'est pas la seule valeur de référence du "mérite".
Modifier la norme du senti des c&p. Leur donner de la reconnaissance, du respect et un lieu de parole.
Propositions réunies dans "Acteurs de la Démocratie" : parcours de formation personnel ; prise en compte de la formation tout au cours de la vie comme travail.
* PS : distinguer Gouvernement et Parti : la responsabilité des militants est essentielle pour éviter le magma centriste.

Armande MERCIER :
* Malgré l'acceptation d'Anziani, problème d'accès au photocopieur au local de la fédé.
* Problème de la transmission des infos via les secr. de section et vis à vis des commissions (excusés).

Gérard FAILLAT :
* Partisan d'une citoyenneté militante.
* Problème des publications du Parti : "Spécial Responsables", "Le Populaire".

Jean-Marie HIRIBARREN :
* L'opinion publique est plus exigeante pour plus d'honnêteté et de sincérité, elle est toujours mécontente d'être prisonnière de la pensée unique, de la domination des marchés et de la concentration des capitaux, elle est aussi plus exigeante à l'égard du respect des engagements. Au cours des campagnes électorales, les c&p devront dissiper leurs doutes et notamment dénoncer le danger populiste du FN. Danger éventuel de récupération de c&p de la part de la droite : certains se sont vus proposer des places sur des listes régionales de diversion.

Armande MERCIER :
* La vigilance sera nécessaire pour éviter que la mise en place des 35h ne soit l'occasion d'une remise en cause des acquis (SMIC et annualisation : nouveaux cadeaux au patronat)
* Nécessité de lutter contre le Patronat,

Mme Marie FAILLAT :
* Ne jamais oublier l'adversaire principal : le Patronat.
* Le Groupe doit aussi aller dans les sections.

Georges DATAS :
* En plus d'être secr. de section (Lussac), il participe au Collectif régional Entreprises. Etant au Bureau Fédéral, il peut faire remonter le travail du groupe car il reconnaît qu'il faut mieux faire passer l'info.
* Pour ce qui est du fonctionnement du Parti, il rappelle que les Commissions peuvent se déplacer et qu'elles sont ouvertes à tous, que l'abonnement à "Spécial Responsables" coûte 100F/an et que l'Hebdo est gratuit pour les encartés.

Maurice RABAU :
* Président de "DEFI", Défense des exclus par l'info. et soutien à leurs revendications. A animé le groupe universitaire à Talence. DEFI a reçu un appui logistique de la Fédération pour sa constitution en 94 ; elle a pu ainsi réunir 120 adhésions.
* Le Parti et l'actuel gouvernement doivent aller plus loin dans les mesures contre le chômage car c'est le point névralgique dont dépend le maintien de la démocratie. Danger de la récupération démagogique (FN, intégrisme). Tous les militants PS et de façon générale les citoyens doivent s'engager pour soutenir les c&p.
* 2 axes : - accueil et aide immédiats (logement, gaz coupé...) pour leur sortir la tête de l'eau.
- Faire passer certaines idées notamment sur le renforcement actuel des inégalités (20% des Français perçoivent 50% des revenus, les 4/5 restants se partagent l'autre moitié, d'ailleurs inégalement, etc.) et donc la nécessité d'une réforme fiscale en profondeur. Le gouvernement de la gauche peut mieux faire et nous tous sommes responsables de la vigilance à son égard.
La vigilance devra aussi s'exercer à l'égard des élus, qui sont nos représentants et à ce titre il faut veiller à préserver ce lien démocratique.

J. Marc SEYNAEVE :
* Au PS depuis 86, avec une interruption de 91 à 95. Adhérent de l'APEIS. Directeur d'une association de lutte contre l'exclusion et d'Insertion par l'économique. Satisfait qu'enfin les c&p s'expriment en leur nom et que la majorité plurielle leur soit solidaire. Condamne la présentation tendancieuse du mouvement par les media (manipulation, etc...).
* Qu'il y ait maintenant 7 millions d'exclus pour 30 millions d'actifs pose problème. Le travail, les emplois sont déjà mal répartis, la compétence et la qualification étant de moins en moins reconnus (CES). Le plus important est dans l'inégalité croissante de la répartition des richesses : la croissance molle destructrice d'emplois peut conduire au fascisme. Il faut définir la société que nous voulons, le type et le contenu du travail...

Alain RAOULT :
* Met en garde les membres de l'assemblée sur la création de la Liste "Comité Régional d'Action contre le Chômage" qui n'a aucun lien avec quelque assoc. de c&p que ce soit ; elle est de plus dirigée par des gens de droite, voir d'extrême droite.

Philippe VINSONNEAU:
* Chargé de mission à la DDASS. Lutte contre l'exclusion du droit à la santé (26% des Français renoncent à des soins pour une raison financière). Action expérimentale en Gironde
* Prendre conscience que le train de vie Occidental est terminé si l'on considère la situation de l'Emploi.
* Nécessité du partage du travail et des richesses. Revitaliser le concept de solidarité, notamment vis à vis des pays pauvres.

Maryse LEVEQUE :
* en AFR (Formation-Reclassement)

Florence RIO :
* Chômeuse. Dans le Parti (St Savin), chargée du secrétariat aux affaires sociales

J. Luc BAERT :
* Secr. fédéral (St Savin) à la Commission Insertion. A connu 18 mois de chômage.
* Au delà de l'urgence, penser au long terme pour les prochaines générations
* Le PS doit être l'aiguillon du gouvernement
* Le plein emploi est révolu. Difficulté de relever les minima sociaux lorsque les salaires eux-mêmes sont bas.

Josette LUCAS
* A été déléguée de la 7° circonscription et a fait un travail d'info. & de communication
* problème du déplacement des chômeurs pour se rendre en réunion : envisager la décentralisation des réunions

Monique SENTEY :
* Faire remonter le travail de ce groupe et envisager une convention fédérale sur l'exclusion et la précarité.
* Comment adhérer à une Commission ?

Jean-Marie HIRIBARREN :
* Les assistantes sociales sont d'autant plus débordées que les chômeurs sont de plus en plus nombreux et que les moyens ont décru : exemple du FSL (bénéficiaire de la "réorientation" du fond social de l'UNEDIC, cause du mécontentement des chômeurs) qui doit gérer un plus grand nombre de demandeurs avec un parc de logements sociaux en stagnation et qui durcit les conditions d'accès. Une collaboration du groupe avec les travailleurs sociaux est donc à envisager.
* Critique le manque de communication vers l'extérieur de ces Commissions.

Mireille KERBAOL :
* Relève qu'il faut beaucoup de travail des Commissions pour préparer les Conventions.

Victor VALERY :
* Secr. féd. (Bx centre) aux droits de l'homme & à la culture. Chômeur depuis 93.
* Content que le PS structure enfin ses chômeurs mais danger de construire un parti dans le parti, il faut au contraire faire un relais avec les élus via le Bureau Fédéral.
* Idée du Médiateur Social (logement, école, santé...) en complément des Assistantes sociales.

Jean-Marie HIRIBARREN :
* Lui reproche de n'avoir toujours eu qu'un rôle destructeur à Bx-Centre, en freinant la liberté d'expression des militants de base par une attitude suiviste des élus.
* Approuve l'idée de renforcer l'accueil & le suivi social des c&p.

Mireille KERBAOL :
* Renchérit sur le besoin d'écoute à satisfaire, de reconnaissance des c&p dans leur globalité, ce que ne permet pas l'éclatement actuel des différents services sociaux.


La prochaine réunion est fixée au Mercredi 25 Mars, 18h, au siège de la Fédération

Synthèse (J.-M. H.)

Nous ne pouvons que nous féliciter de la qualité de cette première rencontre, et par le sérieux et la sincérité des interventions des militants de terrain et des responsables présents.
Les axes de travail étant définis : causes objectives du chômage, emploi et précarité, préretraite et retraite, redéploiement du traitement du chômage et des revenus etc... il nous reste a organiser consensuellement leur priorité. Mais comme un projet de loi sur la lutte contre l'exclusion va être discutée très vite à l'Assemblée Nationale, ce thème s'impose pour approfondir une position et donc pour la proposer à discussion, car une fois de plus les privés d'emploi verront les nantis statuer sur leur devenir, sans pouvoir intervenir autrement que dans la rue (y aura-t-il un jour des chômeurs sur les listes électorales ?).
La "cellule d'accueil" peut être prise en charge par DEFI (si leurs responsables sont d'accord), qui déjà depuis plusieurs années effectue de fait ce travail.
Notre dénonciation du chômage et de ses causes est incompatible avec une tonalité "discrète" car cette ignominie qui brise les vies et les familles, qui crée des légions de "traine-misére", qui pèse lourdement sur la conscience du pays, doit être enfin pour nous militants du Parti Socialiste le sujet d'une exigence politique sans faille : le socialisme, rien que le socialisme. L'orthodoxie technocratique et monétaire a fait suffisamment de dégâts pour que nous passions enfin à l'âge de l'initiative, du risque et du courage politique. La paix sociale en ce début de 21ème siècle sera à ce prix.

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