a.b.s. Fédération du Parti Socialiste
239 rue du Jardin Public 33 300 Bordeaux
     
Bx, le 25/3/98
Groupe Socialiste des Chômeurs et Précaires (GSCP)

Article pour le Populaire
Quel avenir ?
Les résultats et l'importance de l'abstention aux derniers scrutins indiquent que nous sommes en stand-by vis à vis de l'opinion.
Le progrès que nous enregistrons n'est dû qu'au rééquilibrage naturel démocratique.
Le gouvernement et le Parti Socialiste sont toujours vulnérables. L'opinion populaire reste réservée, méfiante. Nous ne la tranquilliserons que par des efforts de transparence, de cohérence, et de courage dans la redistribution des richesses vers les plus sacrifiés (classes moyennes, prolétariat, exclus).
On notera au passage le sens des responsabilités des chômeurs et précaires pendant les campagnes, qui ont accompli loyalement leur part de travail pour le parti à l'intérieur, et l'attitude plutôt neutre et constructive des forces revendicatives et associatives à l'extérieur ces deux dernières semaines, alors que la revendication va repartir pour harceler le gouvernement.
Nous attendons avec une gourmandise non dissimulée ceux qui auraient l'indigence intellectuelle d'attribuer au mouvement des chômeurs une part négative dans le résultat, alors qu'on laisse les revenus de marchés boursiers battre vingt-quatre fois leurs records depuis le début de l'année 1998, après 55 % de hausse des indices depuis le 1er Janvier 1996, alors les couches populaires paient les pots et les banques cassées 		(peu d'argent pour les chômeurs mais plus de 4.000 francs d'impôts pour chaque contribuable rien que pour le Crédit Lyonnais), quand le capitalisme triomphe et que l'état sanitaire et social du pays connaît une dégradation impressionnante, que le RMI dépasse les deux millions de "bénéficiaires", et enfin que les salariés voient les droits du travail bafoués impunément tout les jours.
La première mouture du projet de loi contre l'exclusion proposée par le gouvernement atteste de la volonté claire d'être efficace, et les pistes proposées sont bonnes (avec quand même des manques qui risquent de freiner la dynamisation et la réussite de la loi : le volet transport-déplacement totalement absent, et le retour à toute la citoyenneté par l'accès à la culture et à une formation générale, civique, professionnelle adaptée et planifiée). Bravo cela nous change des truquages statistiques (CES) et des petites mesurettes sans lendemain qui reculent les perspectives de réelle réintégration.
Un peu de vieille bonne langue de bois dans certains passages (2ème paragraphe, page 11), mais qui n'attendent des militants du P.S. - de terrain comme des autres - qu'à être complétés hardiment par le débat en section.
C'est ainsi que nous ferons du socialisme crédible.
Groupe Socialiste des Chômeurs et Précaires

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