Fédération du Parti Socialiste
239 rue du Jardin Public 33 300 Bordeaux
Bordeaux, 19-1-98
Les Chômeurs & précaires de Bx-Nord
et de Bx-Centre.


au Secrétaire Fédéral de la Gironde


M. le Secrétaire Fédéral

Compte tenu de la gravité de la situation créée par les problèmes de fond (précarisation, citoyenneté, non représentation de 5 millions d'exclus, fonctionnement de la démocratie à l'extérieur comme à l'intérieur...) que les revendications des chômeurs mettent à jour, nous te demandons de convoquer les chômeurs & précaires de toutes les sections de la Gironde par l'intermédiaire des Secrétaires de section pour le Jeudi 22 Janvier 1998 à l'occasion du débat prévu sur " l'Emploi & la Solidarité".

En te remerciant par avance

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Malhonnêtetés du COMPTE - RENDU
de la Réunion de Section de Bx-Nord du 14 Janvier 98.

Si les opinions exprimées en section sont déjà dénaturées à ce niveau, si les responsables ne font pas preuve d'un minimum d'honnêteté intellectuelle, si l'assimilation des c&p de la section à des tricheurs (les "faux chômeurs") sont une injure sans cesse renouvellée à leur égard, si l'on se contente de les dénigrer sans essayer loyalement de tenir compte de la légitimité de certaines revendications, il est certain que le PS court au même désaveu par l'opinion qu'en 86. Le PS n'a plus que le choix de reconnaitre les c&p modérés en son sein ou d'affronter les c&p radicalisés des associations. Le gouvernement, le élus, les candidats, les responsables du PS seront jugés à leur capacité à répondre à la précarité de façon sérieuse et constructive.

Présentation tendancieuse des propos de Ph. Dorthe :
Par 2 fois, sa présence à la Fédération lors des occupations est évoquée à son avantage, et dans le 1er cas ma propre présence n'aurait pas été justifiée. La vérité qu'il faut rétablir est que sa présence dans le 1er cas est due à ma propre intervention dont le but explicite était de préserver la Fédération de toute violence. Je rappelle à M. Philippe Dorthe, qui semble avoir décidément la mémoire sélective, qu'avant de partir, j'avais tenu à le voir pour lui signifier qu'en cas de problème, j'étais à sa disposition immédiate. Il convient aussi de compléter la vérité sur sa présence aux ASSEDIC qui, selon lui, est la preuve de son engagement, par la version des assoc. c&p : son départ avant l'intervention des forces de l'ordre ne serait pas fortuit (il s'entretenait alors avec le Directeur, qui, lui-même au courant, avait demandé à ses vigiles de s'éclipser). Quand à l'auteur de cette présentation tendancieuse, puisque je suis directement mis en cause, je dois lui rappeler que je lui avais aussi téléphoné dans le même but, ce dont il a pris acte, mais dont il n'a pas tenu compte dans son rapport, et donc que lorsqu'on rapporte des faits auxquels on n'a pas assisté, il convient de considérer l'opinion des participants qui eux, n'étaient pas en vacances.

Présentation tendancieuse des propos d' A. Donnart :
- Il est mis dans ma bouche que "seul le P.C., révolutionnaire, est efficace pour obtenir satisfaction pour les plus pauvres". Or, je considère le 'centralisme démocratique' comme contre-révolutionnaire, et à ce titre j'avais dénoncé comme déficit démocratique le fonctionnement de la section dans ses aspects de "cellule stalinienne". Mon propos était de dénoncer le fait que - contrairement à ce qu'affirme le candidat du 2ème canton de continuer à défendre les revendications des c&p - les seuls qui ont engagé un débat de fond et fait des propositions sur la précarité, à part les associations de c&p évidemment, sont des organisations d'obédience P.C. (CGT privés d'emploi : positions sur l'ANPE), et que si le PS se méfiait de la manipulation et de la récupération, il ne pouvait rester absent du débat et qu'il fallait que lui-même prenne position, ne serai-ce que sur le rôle du parti vis à vis du gouvernement.
- J'aurais ensuite ajouté que je maintenais la question de savoir "si, oui ou non, la parole donnée a été respectée".
Or, si l'on se réfère à ce que j'ai dit par écrit ce jour-là (1er point de la motion : indexation), il apparaît clair que c'est justement parce qu'elle n'a pas été respectée, que je demandais au 1er Ministre un engagement de "donner autant à ceux qui ont moins". La question que je maintiens toujours est donc bien de savoir si, oui ou non, tous ceux qui ont dit qu'il faudrait "faire preuve de vigilance pour que les erreurs des précédents gouvernements socialistes ne se renouvellent pas", ont l'intention ou non d'exercer cette vigilance, et font ou non des propositions dans ce sens.

Récusation de l'accusation infantile de querelles personnelles :
- C'est en tant que responsables du Parti que je critique aussi bien le candidat du 2ème canton, que son Directeur de Campagne ou que le Secrétaire de Section : en quoi ceux-ci ont une attitude négative ou peu constructive à l'égard des c&p, en quoi ils se sont jusqu'à présent refusés de respecter leur parole que le Parti serait vigilant à l'égard du gouvernement au lieu d'être uniquement son 'Missi Dominici'.
- Inversement, j'ai reconnu et félicité la patience et la compréhension dont a fait preuve le secrétaire fédéral.
Il serait quand même paradoxal que, alors que ce dernier et, au-dessus, le gouvernement reconnaissent les c&p, certains responsables locaux continuent une campagne et pensent engager la prochaine sans prendre une position claire à l'égard de la précarité, ni sur l'attitude vigilante que doit avoir le Parti à l'égard du gouvernement, ni sur la défense du service public, et que parallèlement ils oublient la représentation effective des c&p dans les instances du Parti (ex. Conseil de Ville)
- J'adjure donc les militants qui pensent pouvoir éliminer le problème en refusant le débat sous le prétexte que les associations de chômeurs sont une bande d'extrémistes manoeuvrés (Patrick, etc), sous le prétexte qu'il y aurait des faux chômeurs, ou sous le prétexte qu'il s'agirait pour moi d'une querelle de personnes, de voir au-delà des cantonales. Manifestement, le débat est plus important et les 35h ne suffiront pas à régler ni le décalage croissant dans la répartitions des richesses, ni le potentiel de pertes d'emploi que représente le processus d'informatisation et de robotisation en cours, ni le contrôle du cumul des mandats, ni les devoirs de l'élu, ni la mise en question d'une démocratie non représentative, ni le rapport du Parti au gouvernement. A nous donc, précaires et salariés en voie de précarisation à oeuvrer en commun et à faire des propositions constructives.

Mouvement des Chômeurs (3ème partie du Compte-Rendu 'officiel' diffusé) :
En tant qu'offreur de services (et non 'demandeur d'emploi' comme la pensée unique a réussi jusqu'ici à l'imposer), il me semble nécessaire que mon point de vue sur les différentes interventions à ce sujet soit au moins énoncé, notamment vis à vis de ceux qui parlent des chômeurs à ma place :
* les responsables : - Ph. Dorthe écarte sa responsabilité et prône le défaitisme devant les conséquences de la mondialisation de l'économie. Il dénigre ensuite les manipulations dont seraient victimes de pauvres chômeurs naïfs sans évoquer les erreurs du gouvernement et du Parti comme causes directes de la 'révolte', ni les erreurs de la section : propos fascisants sur les 'faux pauvres', comportement 'alimentaire' peu charitable, thèmes de campagne faisant impasse sur la précarité, suivisme intégral vis à vis du Gouvernement, manipulations en sens inverse même pas envisagées (les pauvres chômeurs naïfs du PS au service de la promotion des notables sans engagement réciproque ; priorités de l'ordre du jour ; compte-rendu tendancieux...). Pour un responsable politique 'socialiste', c'est pour le moins insuffisant.
- J. Pavot : Lorqu'il invite les militants à participer à la campagne, s'il est bien fait mention de la défense du petit commerce , il n'est pas question de visiter également les sympathisants c&p ou retraités qui se sont manifestés lors de la dernière campagne (lettres 'T') ; est-ce ainsi que le candidat entend - comme il l'affirme - défendre les c&p ?
L'objectif des élections n'est pas seulement - comme il tente de le faire croire - d'élire tel ou tel contre la droite mais de savoir si l'on va retomber dans les illusions perdues de 81 ou profiter de cette crise pour faire avancer une démocratie plus (1) citoyenne (rôle du Parti, devoirs des élus, contrôle des cumuls par les citoyens). Et, si l'objectif n'était qu'électoral, les matraques 'socialistes' sont mal perçues, et il serait quand même nécessaire de prendre en compte la voix des sans-droit. Il renchérit aussi sur les accusations contre ceux qui seraient prêts à compromettre des élections pour en tirer un avantage de position au sein de la gauche plurielle, sans considérer parallèlement la position rétrograde de certains candidats qui sont même prêts à compromettre leur propre élection pourvu que leur statut dominant ne soit pas remis en cause,et par exemple, que le soutien aux c&p reste dans un rapport clientéliste mais ne soit pas posé en termes de droit républicain, que les débats sur le devoir des élus ou sur le rôle du citoyen face au cumul des mandats soient éludés.
- Conseil de Ville : A cet égard comme à propos des négociations sur les 35h ou des délégations auprès du gouvernement, la représentation des c&p n'est même pas envisagée. Dans tous ces cas concrets, la majorité des responsables du PS croit encore pouvoir continuer à parler et à décider au nom les c&p. alors que les événements de ces 2 derniers mois montrent que l'enjeu est celui de l'avenir de la démocratie : une démocratie peut-elle toujours être qualifiée de représentative lorsqu'un nombre croissant de citoyens n'est pas représenté ?

* Miguel ALONSO : le seul à reprendre les propositions de représentation (limitée aux seuls organismes sociaux alors qu'elle concerne aussi les partis et les syndicats) et de salaire minimum (là, l'enjeu est celui de l'autonomie : ce sont les syndicats proches du PC qui se sont accrochés aux associations de chômeurs - à preuve les manifs où les 'Cégétistes' formaient de gros bataillons mais suivaient les banderoles des c&p - et non l'inverse qui n'est pour l'instant qu'un danger potentiel). Même remarque que précédemment sur l'objectif des élections.

Sur les interventions concernant les 35 h :
* J. Pavot : reprend l'axe gouvernemental du combat contre le CNPF et pour lui la question est "d'aller jusqu'au bout des 35h", et n'avoir pas occupé le CNPF serait le signe que les c&p se trompent d'ennemi.
* Le début du droit de réponse que j'avais tenté d'exercer (il y a eu des manifs avec le DAL devant le CNPF, et la Bourse, lieu encore plus central du capitalisme mondial actuel, a été envahie) a été curieusement omis.
La question n'est plus seulement de tirer le maximun des 35h, mais d'en cerner les limites : le potentiel de pertes d'emploi que représente le processus d'informatisation et de robotisation en cours - associé au phénomène parallèle de concentration européenne et mondiale du capital - étant largement sous-estimé, il faut dès maintenant envisager des solutions complémentaires ne serai-ce que pour laisser un zeste d'espoir en l'avenir pour les jeunes & les CLD.
* M. ALONSO là aussi est le seul à avoir souligné la valeur d'exemplarité de l'Etat employeur dans la fonction publique. En effet, dans la dérive des CES, l'emploi de nombeux précaires à la Poste ou le cumul obligatoire à la Formation Permanente de l'Université, l'ennemi est ici l'Etat-Patron qui donne le mauvais exemple de la précarisation et de l'abandon des principes républicains du service public.

(1) cf. l'article Démocratie représentative et démocratie participative du Présidt du Cercle Condorcet . 

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