Fédération du Parti Socialiste
239 rue du Jardin Public 33 300 Bordeaux
Bordeaux, 30-11-97
La démocratie dans la section

Le fonctionnement de la section s'apparente plutôt à celui de la meute ou de la horde primitive qu'à celui de la cellule démocratique de base, la discussion et l'action des militants étant concentrée exclusivement sur la promotion des candidats et des chefs, les informations et les décisions circulant en sens unique et contraire.

1) Droit à l'information et au débat
* pbs de la cité , de la région : les sujets intéressant les citoyens sont en pratique réservés aux élus, aussi bien pour l'information que pour les débats. L'exemple des transports sur la CUB est significatif à cet égard. Il m'a été demandé de tracter sur le quartier St-Genès au sujet du manque de desserte projeté à cet endroit. Or, depuis 15 ans que le débat est posé, je n'ai jamais été informé et à fortiori consulté (sauf à titre de contribuable pour le Val), ni comme citoyen, ni comme militant, sur les projets présentés, et j'apprend par "D'1 rive à l'autre" de Mai - après décision - que le projet "Systra" a été retenu contre le projet " Semaly "(?). Il se trouve qu'aucun des 2 projets n'évoque le transport mixte ou le transport aérien (pylones) - pour la banlieue tout au moins - qui seul permet de s'affranchir de l'emprise au sol. Conclusion : participation citoyenne = 0.
* pbs globaux : droit d'accés à l'argumentaire national du PS réservé en pratique aux candidats et aux élus.

2) Utilisation privative des compétences et du matériel :
* Carnet d'adresses des militants : pendant la campagne, des lettres ont été envoyées aux militants, sympathisants et alliés (PC, verts, AC...). Or les militants devant tracter dans des HLM avec interphone n'en ont toujours pas la liste exhaustive, malgré de nombreuses demandes. On ne doit pas voir là le signe d'un dysfonctionnement ponctuel ou aléatoire mais une lacune structurelle.
* Matériel : AC donne accès - pour une somme modique - à l'utilisation personelle du matériel de reproduction. Quid pour les militants PS ? Nada !
* Pas d'exploitation de la synergie des savoirs et des compétences des militants sauf au hasard des contacts individuels. Les échanges horizontaux, par exemple sur la base d'affinités professionnelles ou de centres d'intérêt, sont ignorés structurellement.

3) Déficits démocratiques lors des réunions de section :
* Accaparement de l'ordre du jour des réunions
Depuis 2 ans que je suis à la section, il n'a jamais été débattu sérieusement des problèmes de société ou des sujets concernant la cité.
L'ordre du jour les ignore par principe en les reléguant dans les "questions diverses" ; ceci permet de les évacuer facilement en arguant qu'il faut revenir aux points de l'ordre du jour.
Or, au niveau de l'Assemblée, il a, semble-t-il, été décidé que le gouvernement ne serait plus désormais seul maître de l'ordre du jour, et que les groupes d'opposition - en fonction de leur importance relative - pourraient faire inscrire les sujets de leur choix. Fort bien, mais pourquoi ce principe démocratique ne serait-il point valable à la base ?
Il serait pourtant important d'avoir un jour de vrais débats par exemple sur la démocratie représentative (base politique et base socio-professionnelle de la représentation, représentation des minorités [femmes, "offreur de services", immigrés], devoirs du représentant vis à vis de ses mandants, contrôle démocratique des mandatés) et les possibilités de démocratie directe.
* Droits de parole mal distribués :
Aux 2 extrêmes, on trouve des interruptions intempestives incessantes d'1 ou 2 personnes (Armande, por favor !), et les interventions des "énarques", à savoir les militants ayant de par leurs fonctions dans les instances décisionnelles (conseil municipal, gal, de région, ...) accès aux informations. Les autres, c'est à dire la majorité, sont considérés comme supplétifs (votes, tractage, collage...).

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