Fédération du Parti Socialiste - Section Bx-Nord
239 rue du Jardin Public 33 300 Bordeaux
Bordeaux, 21-1-98
Manifeste.

Celui qui commet une erreur et ne la corrige pas commet une seconde erreur
Confucius
Le pouvoir sans contrôle de contre-pouvoir implique l'abus du pouvoir
Bibi.

Le gouvernement a commis une 1ère erreur en juillet dernier en oubliant les exclus, et une seconde en Novembre en leur promettant moins pour 98 que ce qu'il avait accordé aux Smicards. Les élus et candidats PS ont jusqu'alors poursuivi ces erreurs en dénigrant les associations de chômeurs et de précaires et en essayant de les museler à l'intérieur, leur donnant comme seule perspective un pseudo arbitrage dans la hiérarchie de notables en majorité cumulards dont ils seraient les supplétifs.
Elire des représentants en abandonnant le pouvoir de contrôler l'exécution de leurs engagements, c'est jouer les grenouilles qui élisent des rois.
Sachons tirer la leçon de ces erreurs pour imaginer une démocratie plus directe et plus transparente où la citoyenneté soit effective, qui limite l'abus inhérent à tout pouvoir par une réflexion sur les contre-pouvoirs, le contrôle des représentants par leurs mandants.
La leçon de ces erreurs ne pourra faire l'économie d'une réflexion sur le pouvoir et la démocratie.

Le débat a maintenant dépassé le stade de la prime (voir l'exemple des camionneurs) et l'on voit bien qu'il est insuffisant de vouloir éluder les dérives constatées du fonctionnement de la démocratie en limitant le débat à l'urgence sociale.
Il faut commencer à aborder le problème de fond de la conséquence principale de la mondialisation de l'économie, à savoir la précarisation de la société et au-delà, celui de la répartition du travail et de ses fruits, enfin celui plus général du pouvoir et de la démocratie : limites de l'analyse marxiste du capitalisme - cas particulier d'accaparement du pouvoir - et mise en question de la démocratie représentative en tant que démocratie de fait censitaire.

La fonction publique Française est aussi à mettre en question dans la mesure où elle n'est pas adaptée à traiter l'exclusion et ne fournit comme réponse que des emplois au rabais.
Il faut élargir la participation citoyenne au-delà de la simple mise en place d'instances de médiation nommées et contrôlées du haut.
Sans contrôle du sommet par la base, l'abus, le caciquisme, le clientélisme et l'accaparement sont inéluctables.
La seule légitimité vient du peuple, les représentants du peuple perdent de leur légitimité lorsqu'ils n'ont à rendre compte qu'en fin de mandat.

Au niveau du parti, il faut au moins qu'on en tirer quelques conséquences :
- au niveau régional, que le contrôle du cumul des mandats doit se faire à la base
- au niveau de la section, que l'ensemble de ses membres doit avoir un droit de regard sur l'ordre du jour, alors que la priorité des échéances est toujours fixée d'en haut.
- au niveau du conseil municipal, que les représentants ont un devoir d'information et les électeurs un droit de débat (conseils de quartiers, comités de ville...).
- au niveau de l'organisation du parti, qu'il faut le décloisonner pour limiter l'alignement de l'action des sections sur les seuls intérêts de leurs chefs.

Tactiquement, il faut néanmoins pratiquer la philosophie politique du moindre mal, et ne pas perdre de vue que le ménage à gauche ne doit pas tourner au profit de la droite.

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