Fédération du Parti Socialiste - Section Bx-Nord
239 rue du Jardin Public 33 300 Bordeaux
Bordeaux, 27-1-98
UN PEU DE RESPECT !

" Il faut voir comme on nous traite, comme on nous traite... "
in 'Soif d'Idéal' d'A. Souchon

On ne pourra plus désormais ignorer les chômeurs & précaires, leur dénier le respect qui leur est dû ni parler à leur place. Le débat sur la précarité est ouvert et il n'aura pas lieu sans eux. Maintenant, pour que ce débat soit constructif, il faut savoir reconnaître ses erreurs et tenter de les corriger.

A] Les erreurs commises :
du Gouvernement : depuis six mois, il a ignoré les 6 millions de personnes vivant en-dessous du SMIC. Malgré ceux qui refusent de reconnaître cette erreur en disant qu'il faut du temps pour faire évoluer les choses, dans ce cas, le gouvernement pouvait et devait le faire de suite, ne l'avoir pas fait est un manque de respect injustifiable envers les exclus. J'ai pour ma part prêché la patience et accepté que la priorité promise aux jeunes passe avant la parole de "donner plus à ceux qui ont moins". On ne peut donc m'accuser de faire passer mon intérêt personnel avant l'intérêt collectif.
2° Erreurs du parti vis à vis du Gouvernement :
Nous avions dit que le Parti devait exercer sa vigilance pour que les déceptions de 81 ne se renouvellent pas. Les élus du Parti ne l'ont pas exercé et essayent encore aujourd'hui - pour la plupart - d'empêcher qu'elle s'exerce.
3° Erreurs du parti vis à vis des chômeurs et précaires du P.S. :
Les élus & candidats du P.S. continuent, sauf exception, de dénigrer le mouvement à l'extérieur et d'empêcher le débat à l'intérieur, et lorsque depuis cinq semaines ils tentent de focaliser l'engagement des militants pour un combat de notables & de cumulards et tentent de les détourner du débat prioritaire sur la précarisation qui ne touche pas que les chômeurs mais tous les salariés et s'étend même au secteur public, je dis que c'est de la manipulation. Il n'a pas fallu moins de 2 occupations de la Fédération. pour que ce débat ait lieu.
Malgré l'approbation majoritaire du mouvement par l'opinion, la baisse de 9 points d'opinions favorables vis à vis du gouvernement, et la reconnaissance par le 1er ministre des priorités que j'ai avancées (son 1er engagement correspond bien au 1er point de la motion que j'ai pu faire passer - grâce au soutien d'un seul camarade - mais qui n'a toujours pas été discutée), la plupart des élus et des candidats persistent à exclure les exclus de l'ordre du jour.
Les candidats ne voient pas qu'ils sont en train de se priver de leur base militante pour les campagnes et de leur dernier rempart électoral contre le FN, car il est sûr que les chômeurs du mouvement - puisqu'ils sont accusés de manipulation par la CGT et les anarcho-trotskystes - votent à gauche, en tout cas pour ceux qui ne sont pas encore SDF qui eux, sont privés même du droit de vote.

4° Points communs de ces erreurs
* l'absence de contrôle des représentants par ceux qui les mandatent.
* manque de respect
* à défaut de solidarité, absence de prise de conscience de l'intérêt commun.

5° Déficits démocratiques dans la section et la fédération:
a) Rétention de l'information (adresses, argumentaire).
b) Absence ou blocage du débats (manipulation de l'ordre du jour...)
c) Sous-utilisation des compétences humaines (informatique...)
d) Accaparement des ressources matérielles (tél., photocopieur...)
e) Cloisonnement des sections façon cellules staliniennes.
f) Pas d'exploitation de la synergie horizontale des savoirs & des compétences (services mutuels sur la base d'affinités ou de complémentarité)
g) Aucun écho vers la base des positions et décisions des élus de la cité ou des collectivités, et a fortiori aucun débat sur les enjeux locaux concernant les citoyens.
h) Pas de contrôle à la base des candidats cumulards (voir magouilles régionales).


B] Conséquences à tirer de ces erreurs :

Pour que ces erreurs ne se renouvellent pas, je demande une prise de position de tous les militants, sanctionnée par un vote sur les points suivants :

Qu'on ne peut continuer à dénigrer les chômeurs à l'extérieur et empêcher le débat à l'intérieur; car cette position est moralement inacceptable et politiquement suicidaire.

Que le manque de respect à l'égard des exclus pourra être sanctionné de l'exclusion du fautif.

Conformément aux orientations définies dans les contributions fédérales au Congrès de Brest (Pacte de gestion de la Fédération, point 6 : respect des militants), nous réaffirmons que " la consultation de l'ensemble des militants sera organisée chaque fois que [...] nécessaire ", et notamment pour que le Parti puisse exercer réellement sa vigilance envers le gouvernement sur le respect des engagements pris (ex. baisse TVA compensée par relèvement de l'ISF lors du vote du budget 98).

Que les militants puissent, lors des réunions de section, mettre à l'ordre du jour de la réunion suivante les sujets de leur choix.

Pour qu'on cesse de parler à la place des chômeurs & précaires, qu'ils soient représentés (2ème point de la motion transmise au 1er secrétaire) là où ils sont directement concernés (Commission Emploi, Comité Économique & social, délégations au gouvernement sur l'Emploi...)

Pour le même motif, qu'ils soient associés à la rédaction des messages les concernant (tracts sur la précarité, l'égalité de Service public à l'ANPE,...).

Puisque le gouvernement reconnaît les associations et que le parti peut lui même disposer de locaux, de salles municipales et de financement pour ses campagnes, il faut que la fédération reconnaisse les chômeurs en son sein en leur accordant une salle au niveau du département, avec un téléphone, un photocopieur et l'accès aux informations du Parti et des Permanences des Élus.

Demande de destitution des représentants du MJS de la Gironde s'il ne reconnaissent pas la légitimité de la représentation des Chômeurs & Précaires du Parti, représentation qu'ils trouvent légitime pour eux-mêmes. Respect des minorités : il n'y a pas de démocratie représentative sans représentants.

Reconnaissent qu'il faut laisser un espoir aux CLD d'employer leurs compétences au service de la société et de préparer leur retraite. Ils s'engagent à montrer l'exemple en acceptant d'utiliser ces dernières (ex. : informatique) au niveau des sections et de la fédération.

10° La solution à la précarisation de la société, conséquence de la mondialisation, ne pourra faire l'économie d'une réflexion sur la démocratie, la représentation (5 millions d'exclus non représentés ; contrôle des représentants par leurs mandants), le partage du travail et pas seulement du temps de travail mais de ses fruits (intéressement, répartition), la participation et la citoyenneté.

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