Définition de l'« Open Source », version 1.0
Auteur : Bruce Perens - 1998
Traducteur : Sébastien Blondeel - traduit en février 1999
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Adaptation en français de la définition de l'« Open Source », telle que publiée sur le site web de l'« Open Source ».
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Le but de la définition de l'« Open Source » est de s'assurer que le logiciel pourra être examiné par des pairs indépendants et suivre une évolution faite d'améliorations et de sélections continues, pour atteindre des niveaux de fiabilité et de puissance dont aucun éditeur de produit propriétaire ne peut se targuer.
Pour que ce processus d'évolution fonctionne, il nous faut contrer les motivations à court terme que certains pourraient avoir de cesser de contribuer au « patrimoine génétique du logiciel ». Cela signifie que les conditions de la licence doivent empêcher quiconque de fermer le logiciel et de n'autoriser que fort peu de gens à l'examiner ou à le modifier.
La définition de l'« Open Source » n'est pas, et ne sera jamais, un hameçon pour pêcheur de droits d'utilisation de la licence. Tout un chacun est libre, et le demeurera, d'utiliser cette marque de certification s'il en remplit les conditions.
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« Open Source » implique plus que la simple diffusion du code source. La licence d'un programme « open-source » doit correspondre aux critères suivants :
Définition
Justifications
1. Libre redistribution.
La licence ne doit pas empêcher de vendre ou de donner le logiciel en tant que composant d'une distribution d'un ensemble contenant des programmes de diverses origines. La licence ne doit pas exiger que cette vente soit soumise à l'acquittement de droits d'auteur ou de royalties.
En contraignant la licence à imposer la libre redistribution, on ôte la tentation d'abandonner de nombreux gains à long terme pour gagner rapidement de l'argent sur les ventes. Sans cette contrainte, les participants au mouvement subiraient de nombreuses pressions pour l'abandonner.
2. Code source. Le programme doit inclure le code source, et la distribution sous forme de code source comme sous forme compilée doit être autorisée. Quand une forme d'un produit n'est pas distribuée avec le code source correspondant, il doit exister un moyen clairement indiqué de télécharger le code source, depuis l'Internet, sans frais supplémentaires. Le code source est la forme la plus adéquate pour qu'un programmeur modifie le programme. Il n'est pas autorisé de proposer un code source rendu difficile à comprendre. Il n'est pas autorisé de proposer des formes intermédiaires, comme ce qu'engendre un préprocesseur ou un traducteur automatique. On impose l'accès à un code source non délibérément rendu déroutant car on ne peut pas faire évoluer un programme sans avoir accès à son code source. Puisque notre but est de faciliter l'évolution des programmes, on impose que ces modifications soient facilitées.
3. Travaux dérivés.
La licence doit autoriser les modifications et les travaux dérivés, et leur distribution sous les mêmes conditions que celles qu'autorise la licence du programme original.
La seule possibilité de lire le code source ne suffit pas pour permettre un examen par les pairs et une rapide évolution par sélection. Pour autoriser cette dernière, il faut donner l'autorisation d'expérimenter des modifications et de les distribuer.
4. Intégrité du code source de l'auteur.
La licence ne peut restreindre la redistribution du code source sous forme modifiée que si elle autorise la distribution de fichiers correctifs (« patch ») aux côtés du code source dans le but de modifier le programme au moment de la construction. La licence doit explicitement permettre la distribution de logiciel construit à partir du code source modifié. La licence peut exiger que les travaux dérivés portent un nom différent ou un numéro de version distinct de ceux du logiciel original.
C'est une bonne chose que d'encourager de nombreuses améliorations, mais les utilisateurs ont le droit de savoir qui est à l'origine du logiciel qu'ils utilisent. Les auteurs et ceux qui font évoluer un logiciel ont aussi le droit, réciproque, de savoir ce qu'on leur demande de faire évoluer, et de protéger leur réputation.
C'est pourquoi une licence «Open Source» doit garantir que le code source soit facilement accessible, et peut demander qu'il soit distribué sous la forme de code source originel, accompagné des modifications à lui apporter. De cette manière, on peut mettre à disposition des modifications «non officielles» non amalgamées au code source de base.
5. Pas de discrimination entre les personnes ou les groupes.
La licence ne doit opérer aucune discrimination à l'encontre de personnes ou de groupes de personnes.
Pour tirer le meilleur profit du processus, il faut autoriser, à égalité, la plus grande diversité de personnes et de groupes à contribuer aux logiciels «Open Source». C'est pourquoi nous interdisons à toute licence «Open Source» d'exclure qui que ce soit.
6. Pas de discrimination entre les domaines d'application.
La licence ne doit pas limiter la champ d'application du programme. Par exemple, elle ne doit pas interdire l'utilisation du programme pour faire des affaires ou dans le cadre de la recherche génétique.
Le but premier de cette clause d'interdire les pièges de licences qui empêchent d'exploiter commercialement des logiciels « Open Source ». Nous voulons que les utilisateurs commerciaux rejoignent notre communauté, et ne s'en sentent pas exclus.
7. Distribution de la licence.
Les droits attachés au programme doivent s'appliquer à tous ceux à qui le programme est redistribué sans que ces parties ne doivent remplir les conditions d'une licence supplémentaire.
Le but de cette clause est d'interdire la fermeture du logiciel par des moyens indirects tels que l'imposition d'un accord de non divulgation.
8. La licence ne doit pas être spécifique à un produit. Les droits attachés au programme ne doivent pas dépendre du fait que le programme fait partie d'une distribution logicielle spécifique. Si le programme est extrait de cette distribution et utilisé ou distribué selon les conditions de la licence du programme, toutes les parties auxquelles le programme est redistribué doivent bénéficier des droits accordés lorsque le programme est au sein de la distribution originale de logiciels. Cette clause permet d'éviter un autre piège classique des licences.
9. La licence ne doit pas contaminer d'autres logiciels. La licence ne doit pas apposer de restrictions sur d'autres logiciels distribués avec le programme qu'elle couvre. Par exemple, la licence ne doit pas exiger que tous les programmes distribués grâce au même médium soient des logiciels « open-source ». Qui souhaite utiliser ou redistribuer des logiciels « Open Source » doit avoir le droit d'appliquer à ses propres logiciels les conditions de son choix.

10. Exemples de licences. Les licences suivantes sont des exemples de licences que nous considérons conformes à la définition de l'« Open Source » : GNU, GPL, BSD, X Consortium, et Artistic. C'est aussi le cas de la MPL.

1.1 -- Identique à DFSG, sauf l'addition de MPL et QPL à la clause 10.
1.1 -- Ajout de LGPL à la clause 10.
1.2 -- Ajout du domaine public à la clause 10.
1.3 -- Changement d'intitulé de la clause 10, les ajouts aux procédures étant détachés de la liste de licence.

Bruce Perens a écrit le premier brouillon de ce document sous le titre « The Debian Free Software Guidelines » (Lignes de conduite pour le logiciel libre de la Debian), et l'a amélioré en utilisant les commentaires des développeurs Debian lors d'une conférence par courrier électronique qui a duré un mois, en juin 1997. Il a ôté du document les références propres à la Debian pour créer la « définition de l'Open Source ».

Si vous avez des questions ou des suggestions, veuillez les adresser en anglais au webmestre responsable de la version originale de ce document.


* GNU (Gnu's Not Unix) : Logiciels libres et non libres ; «Free Software» meilleur que «Open Source»
* FSF (Free Sofware Foundation) * April (Assoc. Pour la Promotion et la Recherche en Informatique Libre)
* Spécial copinage => A.B.U.L : Association Bordelaise des Utilisateurs de Logiciels Libres
Eloge de la gratuité in "Le Passant ordinaire".

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