Bordeaux, le 7-2-2001 Recommandé A.R.
Alain DONNART - Informatique et Traductions -à
Madame la Présidente
Veuillez informer les actionnaires de votre société des faits suivants :
O Pendant plusieurs années des vendangeurs ont été victimes de voies de fait de la part de tractoristes du Château Haut-Brion. Ceci n'a pu perdurer qu'avec la tolérance de l'encadrement (chefs d'équipe, chef de culture).
O Après les vendanges de 1999, j'ai écrit au chef de cultures pour dénoncer ces faits. Ce dernier a transmis au Directeur qui m'a écrit qu'il mènerait une enquête et me tiendrait informé.
O Or le Directeur, M. DELMAS, qui avait d'abord
reconnu son incompétence puisqu'il disait ignorer ce qui se passait depuis des
années dans son domaine, n'a pas tenu sa parole de m'informer, n'a rien fait
pour obtenir des témoignages circonstanciés des victimes, et n'a toujours pas
reconnu explicitement - bien qu'il ne la nie pas et ne puisse la nier - la réalité
des violences ni qu'elles aient été tolérées.
Il feint au contraire, de ne s'attacher qu'aux conséquences, d'une part pour
en nier leur importance ("soi-disant préjudices", "préjudice que vous prétendez
avoir subi") et ignorer leur persistance (cf. ma lettre du 9-11-00, point 5),
d'autre part pour refuser de répondre - malgré son engagement écrit réitéré
de "me tenir informé" - sur la co-responsabilité de l'encadrement dans
la continuation de ces violences pendant plusieurs années.
Il a même le front de me traiter d'importun (9-8-00) afin de couvrir le 'laxisme'
du chef de culture, ce qui est à la fois un manque de respect - pour le moins
- à mon égard, et le rend complice des faits dénoncés.
O Le 10 Janvier courant, j'ai reçu une lettre de son avocat, M° Andréa LINDNER-JAMIN
qui prétend être chargé de répondre au nom de "la société DOMAINE CLARENCE DILLON".
Je vous demande de me confirmer l'affirmation de cet avocat.
* Si M. DELMAS a agi sans votre accord, je vous prie de bien vouloir l'inviter
à changer d'attitude qui ne peut que porter tort à la réputation de votre société.
Pour ma part, je n'ai pas l'intention d'obéir à son injonction de m'adresser
à ses avocats :
a) en premier lieu parce que ce n'est pas d'abord à moi à fournir des justificatifs, mais que c'est au Directeur qu'il appartient préalablement, sinon de justifier ce qui n'est pas admissible, du moins d'assumer lui-même ses responsabilités en me présentant des excuses au nom de son personnel et en annonçant ses intentions à l'égard des autres victimes (aux poubelles de l'histoire ?)
b) en second lieu parce que l'avocat cité plus haut ne connaît pas le dossier : les préjudices subis sont toujours qualifiés de "prétendus", alors que la réalité des violences n'est pas niée et que j'ai montré que préjudice perdurait ; il semble également ignorer qu'en ce qui concerne le nettoyage, j'ai écrit dans ma dernière lettre - du 9-11-2000 - que je lui en ferai grâce.
c) enfin que M. J.B. DELMAS préfère donner de l'argent à un avocat plutôt qu'aux victimes - des saisonniers avec peu de ressources - aggrave son cas.
Une fois le préalable du point a) satisfait, vous voudrez bien alors, et alors seulement, me faire rapidement une proposition de règlement amiable.
* Si, au contraire, M. DELMAS a agi avec votre accord, vous vous rendriez coupable
de complicité de violence au même titre que le
Directeur. Dans ce cas, ou à défaut de réponse de votre part, il me faudra considérer
comme vraie l'affirmation dudit avocat, auquel cas, je vous prie de bien vouloir
informer votre Conseil d'Administration que je n'aurai d'autre choix que de
porter plainte, non contre X comme j'en avais d'abord l'intention, mais
contre la société DILLON S.A.
* Dans les deux cas, vous voudrez bien considérer comme nulle ma demande de
règlement amiable tant que des excuses personnelles n'ont pas été présentées
aux victimes, tant de la part des auteurs des violences, que du Chef de Culture
qui les a tolérées, ainsi que du Directeur qui tente de couvrir ce dernier et
se rend ainsi coupable de collusion.
A défaut de changement d'attitude, j'ai l'intention de déposer plainte
- et je pense pouvoir dire que d'autres vendangeurs se joindront à moi - avant
Pâques aux chefs de voies de fait -
et complicité - avec préméditation, récidives, harcèlement, humiliations, gêne
au travail, atteintes aux biens (dont certaines intentionnelles), enfin éloignement
du lieu de travail. Veuillez tenir compte du fait que plus le Directeur tardera
à prendre la décision "honorable" qui s'impose, à commencer par honorer sa parole
de me tenir informé des suites qu'il entend donner à cette affaire, plus le
"pretium doloris" risque d'enchérir.
Afin que chacun puisse se faire une opinion impartiale sur le sujet, j'ai mis
l'intégralité du courrier échangé sur mon site ( http://adonnart.free.fr ),
et j'ai pris la peine de le traduire pour qu'il soit accessible aux anglophones.
Pour que vous preniez enfin cette affaire au sérieux, veuillez savoir que j'ai
l'intention d'avertir certaines des personnalités que vous citez sur votre site,
à la page "Actualités à Haut-Brion.htm" ( http://www.haut-brion.com/forum/newsfr.php ),
et dont vous utilisez l'image à des fins publicitaires, pour leur demander
que leur image soit retirée de votre site si le Directeur maintient son mépris
des victimes.
Si cela n'était pas suffisant, je suis prêt à alerter toutes les personnalités
citées ("chefs" de restaurant prestigieux,…), ainsi que diverses institutions,
notamment vinicoles (CIVB, Institut d'œnologie,…) sur l'attitude indigne de
M. DELMAS. J'ai également contacté un hebdomadaire à grand tirage pour vous
faire l'article si le mépris persistait.
Soyez persuadée que la réputation de '1er Grand crû classé' en serait
inéluctablement affectée, et que tout le discours sur la "noblesse" du vin serait
invalidé par le manque de respect accordé aux personnes, d'autant plus grave
qu'il s'agit de "saisonniers", de gens précaires qui ont peu de capacité à se
défendre (le changement d'opinion entre les réponses au questionnaire lorsque
les 'victimes' sont dépendantes et lorsqu'elles ne le sont plus en sera une
preuve), et donc qu'il y a aussi abus de faiblesse.
Pour ce qui est de la 'noblesse' des propriétaires du Domaine, je me tiens à
la position de Cervantes selon laquelle "chacun est fils de ses œuvres",
position qui est aussi - en principe - celle de la Justice.
Je vous prie donc d'en tenir compte et, en souhaitant une réponse rapide de votre part, vous prie de bien vouloir agréer, Madame la Présidente, l'expression de mes sentiments distingués.
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