BROUILLON
Bordeaux, le 25 -10-2001
à
Madame le Doyen
des Juges d'Instruction
TGI de BORDEAUX
Objet : PLAINTE AVEC CONSTITUTION DE PARTIE CIVILE
P.J. : Lettres aux responsables - chef de cultures, Directeur,
P-D G. - du Château Haut-Brion
Réponses du Directeur et lettre de ses avocats ; lettre du P-D G. et
ma réponse (selon bordereau récapitulatif joint).
Madame le Juge
Monsieur DONNART Alain, né le 4 juillet 1946, de nationalité
française, traducteur, et demeurant
14 rue François-Lévêque, 33300 Bordeaux.
Ayant pour avocat confidentiel, demeurant confidentiel
Bordeaux.
A L'HONNEUR DE PORTER A VOTRE CONNAISSANCE QUE :
Je dépose plainte entre vos mains avec constitution de partie civile,
sur le fondement des articles 222-17 (menaces), 322-1 (dégradations),
et R. 624-1 (violences volontaires),=>
222-13 §8 (violences à plusieurs) et §9
(avec préméditation), 221-6 et 222-19 (et
R.625-3 > manquement à l'obligation de sécurité)
du Nouveau Code Pénal.
En effet, j'ai été victime de voies de fait, d'atteintes à
ma dignité et à mes biens, et de harcèlement de la part
de membres du personnel du Château Haut-Brion, 33608 Pessac, faisant partie
de la société "Domaine Clarence DILLON S.A.",
37 avenue Pierre 1er de Serbie, 75008 Paris.
LES FAITS SONT LES SUIVANTS :
Lors des vendanges 1998 au Château Haut-Brion, un certain
nombre de vendangeurs/ vendangeuses ont été victimes de violences
de la part de tractoristes du Château : ceux-ci avaient pris l'habitude
de basculer les saisonniers dans les bennes destinées à collecter
le contenu des hottes. Les porteurs de hotte n'en étaient pas les seules
victimes, car parfois on allait chercher des coupeurs dans les vignes. Une fois
qu'ils avaient renversé les victimes dans les bennes, les tractoristes
leur écrasaient des grappes sur le visage (certaines vendangeuses ont
ainsi eu leur corsage bien rempli), et parfois leur ôtaient certains effets
(mes bottes ont ainsi été jetées dans les vignes, et j'ai
dû, pieds nus et trempés de raisin, aller les chercher dans la
boue). J'ai personnellement subi le traitement ci-dessus à plusieurs
reprises en 1998 et 1999. Ceux qui tentaient de résister étaient
plus violemment traités : un des vendangeurs a ainsi été
ceinturé, puis bâillonné et à moitié étouffé
avec de l'adhésif d'emballage. Le chef d'équipe laissait faire
et beaucoup de vendangeurs réguliers, sachant qu'ils ne seraient pas
'choisis' encourageaient la manuvre, certains ayant même déclaré
que plus je protesterais, plus souvent je subirais le même traitement.
Une autre vendangeuse qui protestait a eu les pneus de son vélo crevé.
Quant à mon scooter, il a été plusieurs fois 'transporté'
dans les vignes alors que sa direction était bloquée, ce qui a
fini par la fausser.
Ayant refait les vendanges en 1999, ces violences - dont il faut
signaler qu'elles avaient commencé plusieurs années auparavant
- ont persisté. J'avais demandé au chef d'équipe de faire
cesser ces agissements. Ce dernier m'avait dit de m'adresser au chef de cultures,
M. BARATIER. J'ai attendu la fin des vendanges et la paye avant de le faire,
le 25-9-99. Ce dernier a transmis ma lettre au Directeur, M. DELMAS.
En octobre, le Directeur m'a écrit qu'il allait faire une enquête
et qu'il "ne manquera pas de me tenir informé de la suite de
cette affaire".
Le 15 novembre, il m'envoie un questionnaire, ainsi qu'aux autres vendangeurs.
J'ai attendu en vain d'avoir des nouvelles de la part du Directeur jusqu'à
fin janvier 2000.
Début février, j'ai écrit au Directeur pour m'étonner
de son silence et du fait qu'il n'ait pas essayé d'obtenir des témoignages
circonstanciés, ne serait-ce que de la première victime déclarée.
Celui-ci m'a alors répondu de lui "adresser les justificatifs
du préjudice que vous estimez avoir subi", sans m'informer des
résultats du questionnaire ni reconnaître explicitement la réalité
des violences dénoncées et que je n'en avais pas été
la seule victime ; je lui ai donc écrit pour lui demander de tenir sa
parole de m'informer.
Le 17 février, le Directeur m'écrit pour réitérer
sa demande, refuse de m'informer plus avant sauf pour dire qu'il ne répondra
plus à mes lettres, mais que je pourrais m'adresser à son avocat.
J'essaie alors, en vain, de trouver l'adresse du chef d'équipe. J'essaie
ensuite de téléphoner au chef de culture qui déclare n'accepter
de me parler qu'au Château. Je finis par lui écrire en juillet
pour le prévenir que sa responsabilité personnelle pourrait être
engagée. En août, c'est le Directeur qui y répond en me
demandant de "cesser d'importuner notre personnel".
Un peu décontenancé, j'ai attendu la fin des vendanges pour essayer
de savoir si les violences avaient cessé. Début octobre, je rencontre
un vendangeur avec qui j'avais travaillé l'année précédente,
et qui m'informe que les 2 tractoristes incriminés ne travaillaient plus
au Château, et que les vendanges s'étaient déroulées
sans violence. Le 9 octobre, je me se résous à lui adresser une
estimation des préjudices subis, en joignant un devis de réparation
pour la direction de mon scooter.
Le 10 janvier 2001, je reçois une lettre de l'avocat de
M. DELMAS, qui n'accepte des justificatifs de préjudice que pour "le
nettoyage de ses vêtements" dont j'avais écrit au Directeur
que je lui en faisais grâce. Quant à la direction faussée
du scooter, l'avocat me demande de prouver "un lien de causalité
entre le dommage et la faute" !
Je ne sais alors trop quoi faire lorsque je m'avise que le Château Haut-Brion
appartient en fait à une société. Après recherche,
je trouve les coordonnées du P-D G. de la société en question.
Début février, j'écris donc à Mme Joan DILLON, P-D
G. du 'Domaine Clarence DILLON S.A.'.
[A la suite, j'ai aussi écrit à 3 personnalités figurant
en photo sur le site Internet du Haut- Brion :
le Maire de Pessac (aussi président du Conseil Régional), le Préfet
de la Gironde, et la Secrétaire d'Etat aux Droits des Femmes. Je les
priais de demander au Directeur de retirer leur photo de ce site.]
N'ayant aucune réponse de personne fin mars, j'ai alors contacté
un avocat, Maître confidentiel, et préparé,
en accord avec lui, un dossier comprenant une demande d'aide juridictionnelle
et l'intégralité du courrier échangé avec les responsables
du domaine. Depuis, le P-D G. a répondu, en octobre seulement, en ne
faisant que confirmer la position du Directeur sans toujours présenter
d'excuses, mais en plus, m'accusant de "menaces", "insinuations"
et "diffamations" !
Au vu de ce qui précède, je me vois donc dans l'obligation de porter plainte pour menaces, harcèlement, voies de fait, atteintes à la dignité des personnes, et déprédations de leurs biens - le tout avec préméditation et récidive -
* contre les deux tractoristes auteurs directs des faits,J'espère fermement que les investigations permettront de révéler ce que le questionnaire n'a pu m'apprendre, d'une part parce que j'en ignore les réponses, d'autre part parce qu'il s'agissait de témoignages d'employés sous l'autorité de leur employeur, à savoir que je n'ai pas été la seule victime, et donc que la justice ne laisse ni bafouer la dignité des personnes, ni "bâillonner" la vérité.
* et contre les responsables de l'exploitation (chef d'équipe, chef de cultures, Directeur, PDG), le Château Haut-Brion & la société Clarence DILLON, qui ont laissé se perpétuer les faits durant plusieurs années, et font preuve d'un manque de diligence coupable pour éclaircir les faits, reconnaître les victimes, et a fortiori pour leur présenter des excuses
* ainsi que contre toute personne que l'instruction pourrait révéler.
Je vous demande de bénéficier de la dispense de consignation, et me tiens à votre disposition pour fournir tous renseignements complémentaires et me présenter à toute convocation que vous souhaiterez.
Je vous prie de croire, Madame le Juge, à l'expression de mon profond respect.
Bordeaux, le 25-10-2001
M. DONNART |
M. confidentiel
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