Ce n'est pas un scoop : le nucléaire est tabou en France. Le pouvoir, les dirigeants des entrepises du "lobby" empêchent jusqu'au simple fait de débattre. Mais ce problème se retrouve aussi dans le "mouvement social", par exemple à la CGT, au PC, à Attac. Le Forum social, qu'il soit mondial, européen, français, ou local, doit être le lieu de ce débat. Nous proposons de l'ouvrir en réhabilitant certaines de nos positions, souvent caricaturées.
Les citoyens qui s'engagent pour la sortie du nucléaire sont-ils les ennemis des salariés du nucléaire ? Veulent-ils les mettre au chômage ? Et quid du service public ?
Avant tout, il est important de dire que le mouvement antinucléaire est quasiment unanimement attaché au service public. C'est avec rage que nous voyons les privatisations et celle qui menace EDF en particulier.
Nous sommes pour un service public de l'énergie. Non nucléaire, bien entendu, mais public car nous sommes attachés aux valeurs de solidarité.
Nous voulons le respect de l'environnement mais aussi des êtres qui y vivent ! D'ailleurs, nous considérons que chacun doit pouvoir gagner sa vie sans avoir à être irradié.
Par ailleurs, si la sortie du nucléaire est décidée, il restera encore des dizaines d‚années de travail : le temps d'arrêter toutes les centrales (tout a été fait dans ce pays pour que l'arrêt immédiat soit impossible), puis de les démanteler, gérer les déchets.
Enfin, le développement des énergies renouvelables est très fortement créateur d'emplois, bien plus que le nucléaire. En Allemagne, plus de 130.000 emplois ont ainsi été créés avec les énergies renouvelables, 250.000 emplois supplémentaires sont prévus d‚ici 2010. (Etude de l'Institut allemand pour la recherche économique (DIW), citée dans le Rapport environnemental allemand 2002).
La sortie du nucléaire est une chance pour l'emploi. Ensemble, nous pourrions nous battre pour le service public et pour arriver le plus vite possible à une société ne fonctionnant qu'avec des énergies propres.