Bordeaux, le 14-10-99 Recommandé A.R.

Alain DONNART - Informatique et Traductions -
14 rue François-Lévêque 33300 Bordeaux
Tél & Fax 05 56 50 53 09
E- mail adonnart@free.fr
à
M. Jean Bernard DELMAS
Directeur
Château Haut - Brion
33608 PESSAC Cedex

 

Monsieur le Directeur

  Je vous remercie de votre fax et suis heureux que M. BARATIER vous ait transmis de son propre chef ma lettre recommandée.
Permettez-moi de m'étonner cependant à plusieurs titres du contenu de ce fax :

1° Vous employez le conditionnel pour évoquer les voies de fait, humiliations et atteintes aux biens que je dénonce. Il est à peine croyable que vous soyez le seul à ne pas être informé de faits qui ont lieu dans les vignes depuis plusieurs années au vu et au su de plus d'une centaine de vendangeurs et avec la participation ou pour le moins la non-intervention d'au moins deux chefs d'équipe. Cela seul peut déjà engager votre responsabilité si l'écho en parvenait jusqu'aux actionnaires du Domaine Clarence DILLON ou lorsque le débat sur la violence institutionnelle/ "traditionnelle" sera - très bientôt - engagé publiquement.
Permettez-moi donc de vous informer que cette position n'est pas tenable très longtemps.

2° Bien que vous parliez de "nous" pour les investigations que vous dites diligenter, il est aussi à peine croyable que lorsque M. BARATIER vous a remis ladite lettre, vous ne l'ayez pas interrogé sur sa connaissance de certains de ces faits et qu'il vous ai dit les ignorer. En effet, même s'il peut arguer qu'il n'était pas présent le dernier après-midi de vendanges, moment où ces faits se multiplient, il était bien présent à la même époque l'an dernier, et s'il est intervenu pour les faire cesser, ce n'est qu'après que les premières cibles choisies soient passées à la 'trappe à manants'.
Il y a donc de sa part, même si je lui reconnais volontiers une attitude humaine par ailleurs, une certaine tolérance face aux traitements humiliants que le Ministre de la Justice a donné pour instruction à l'institution judiciaire de sanctionner désormais sans faiblesse.

3° Si la communauté de travail implique un certain esprit de corps qui a permis jusqu'ici que vous n'ayez pas été informé, comment croire que cette connivence (convivialité de l'entrecôte sur sarments, etc.…) cesse par enchantement et ne conduise pas les acteurs et les responsables qui n'interviennent pas ou pas immédiatement, a fortiori préventivement, à minimiser ces faits, puisqu'ils ne pourront les nier longtemps. Parallèlement, et cela est inquiétant pour une enquête impartiale, pourquoi ne pas vouloir obtenir des informations des victimes ?

Je vous informe donc que je tiens un certain nombre d'indices concordants et de détails vérifiables à votre disposition. Sachez aussi que certaines victimes qui se sont jusqu'à présent tues pour ne pas perdre une source de revenus sont prêtes à témoigner si leur tranquillité future est assurée.

D'autre part, je connais pour les avoir testés, les justifications, excuses et arguments qui vous seront présentés, aussi bien en ce qui concerne les voies de fait que les humiliations, les tracasseries et les atteintes aux biens. Il sera facile de montrer que la répétition de ces faits à l'encontre de plusieurs vendangeurs exclut le hasard et la querelle personnelle, et qu'il s'agit en fait d'une volonté de leurs auteurs d'affirmer leur domination machiste (voir photo 1999), et pour ceux qui les tolèrent de ne pas briser la 'communauté' des 'gens du château' tout en étant assurés de la docilité de la troupe.

Enfin, la seule explication que je trouve à ces 3 anomalies, est que, s'agissant d'un fax qui peut être lu par le personnel administratif, vous ayez voulu montrer que vous défendez a priori votre personnel. Pour cette même raison, je me fends d'une autre lettre recommandée - au lieu d'un fax plus économique et plus rapide - et vous prie de me faire savoir, puisqu'il est préférable pour tous que le prestige du vignoble bordelais ne soit pas affaibli, comment vous communiquer les détails évoqués - ainsi que mes propositions de solutions - sans qu'une partie non concernée du personnel en soit aussi informée :
A votre choix, donnez-moi une adresse sûre où écrire ( ~ postale/fax/email…) ou convenons d'une entrevue discrète, ce qui aurait l'avantage précieux d'équilibrer votre enquête.

Je ne doute pas qu'une réponse rapide de votre part saura satisfaire mes étonnements.

<< Page d'accueil < Historique < 13-10-99       3-11-99 >